Le groupe de hip hop sud-africain sort un troisième album très réussi avec le groove des musiciens (Paulo, Tiago et Dave) et le flow impeccable de Tumi. Mélanges de rythmes, d’influences et de couleurs musicales. Un régal.
Tumi dit que leur musique c’est « de l’art non-conventionnel ». En effet, le groupe, qui s’est rencontré dans une jam session de Johannesburg en 2001, a été le premier à faire du hip hop instrumental en Afrique du Sud. Depuis, trois albums sont nés, tous différents tout en étant dans la même veine : le mélange, l’expérimentation, le groove. Le dernier s’appelle « Pick up a dream ». En référence à leur succès rapide (en six mois, ils étaient déjà demandés partout) mais aussi en clin d’oeil à la prochaine Coupe du monde de football qui se tient dans leur pays, et à la « nouvelle Afrique du Sud que nous sommes en train de construire » dit Tumi.
Dans ses lyrics, le jeune MC au flow impeccable (et qui n’est pas sans rappeler celui d’un certain Mos Def par moment) parle de la vie quotidienne des jeunes sud-africains, raconte sa propre expérience. Tiago dit qu’il « aime poser des questions » dans ses textes. « Il ne le fait pas de manière révolutionnaire mais juste en disant : êtes-vous vraiment heureux ? Dans cet album, il dit aux gens : vous avez toujours le choix. Que ce soit pour accepter ou non la corruption, aimer quelqu’un, porter un préservatif, vous lever le matin… Les choses vont tellement vite aujourd’hui que les gens n’ont plus le temps de s’assoir et de réfléchir au chemin qu’ils vont prendre pour les dix prochaines années. Cet album veut les faire réfléchir sur ça. »
Voyage en Réunion
Côte musique, « Pick up a dream » est aussi une vraie expérience sonore : beats hip hop mais aussi afrobeat, notes d’accordéon, ballade créole… un mélange qui rappelle les origines mêlées des membres du groupe : Tumi est né en Tanzanie, Tiago et Paulo viennent du Mozambique. Et tous se sont rencontrés dans le creuset sud-africain. L’album est également marqué par la rencontre avec l’artiste réunionnais Danyel Waro, pour qui « la musique est quelque chose de profondément spirituel », note Tumi avec admiration. Le groupe est parti à la découverte de l’île de l’Océan indien, y a déniché de belles collaborations et a même intégré le label Sakifo Records (Bazbaz, Nathalie Natiembé…).
Avec sa musique, Tumi and the Volume met tout le monde d’accord. « Le hip hop comble le fossé racial et social en Afrique du Sud », explique Tumi. « C’est une forme musicale addictive qui rassemble tout le monde. Sans le hip hop, je n’aurais certainement jamais rencontré les autres membres du groupes. » Thanks god of hip hop !