La normalisation des relations entre Israël et le Maroc est un crime contre le royaume chérifien. C’est du moins l’avis du porte-parole d’un parti politique marocain, qui lie la tension entre Alger et Rabat à cette normalisation.
Alors que cela fera bientôt un an que la normalisation des relations diplomatiques entre le Maroc et Israël a été actée, des voix dissidentes se lèvent pour dénoncer le processus et pointer les conséquences qui en découlent. Si Alger a toujours dénoncé cette normalisation, cette fois, c’est un parti politique marocain qui titre sur ce «rapprochement historique».
Dans un entretien à Arabi21, Fathallah Arsalane, porte-parole du parti politique marocain Al Adl Wal Ihssane, estime que «la normalisation est un crime contre le Maroc, car les dirigeants du pays ouvrent grandement la porte à la pénétration culturelle, politique, éducative et sécuritaire» d’Israël. Poussant le bouchon plus loin, ce responsable politique marocain dénonce que le crime grandit lorsqu’il dépasse les relations commerciales et économiques.
Pire, estime-t-il, cette crise migre vers l’identité et les valeurs. Et plus grave, selon Fathallah Arsalane, cette crise cible les jeunes étudiants marocains. Car, dit-il, la normalisation entre le royaume chérifien et Israël induit une intensification des accords entre les universités des deux pays. Ce qui pourrait, selon lui, avoir de graves répercussions sur la jeunesse marocaine.
Pour le responsable politique, le préjudice du rapprochement entre le Maroc et Israël va plus loin que les mots, car elle se traduit, selon ses propos, en « faits tangibles sur le terrain ». Il rattache directement la crise avec l’Algérie à ce rapprochement du Maroc avec Israël, confortant la position d’Alger qui, en effet, a toujours pointé ce rapprochement, considéré comme un prétexte pour les deux pays, le Maroc et Israël, de lancer des piques au régime algérien.
Evoquant par ailleurs la saturation du marché marocain en dattes, Fathallah Arsalane se dit convaincu que cette normalisation n’apportera jamais de stabilité ou des avantages économiques au royaume chérifien. A noter que cette normalisation entre le Maroc et Israël a été impulsée par l’ancien Président américain, Donald Trump, qui l’avait assujettie à la reconnaissance par les Etats-Unis de la marocanité du Sahara Occidental.
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