Les critiques fusent suite à la nomination de l’ex-Ministre ougandais des Affaires étrangères à la présidence de l’Assemblée nationale des Nations Unies.
La présidence de l’Assemblée générale de l’ONU a été attribuéer, mercredi, à l’Ouganda après une pré-sélection par le groupe régional des Etats d’Afrique. C’était effectivement au tour des Etats de ce continent de nommer un pays, en vertu d’un système de rotation. C’est ainsi que Sam Kutesa, ex-ministre ougandais des Affaires étrangères, a été élu par acclamations sans vote, avant d’être félicité par le secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon.
« M. Kutesa a une vaste expérience: tour à tour avocat, parlementaire, ministre des Finances et des Affaires étrangères. Je lui souhaite le plus grand des succès dans ses importantes responsabilités », a indiqué Ban Ki-moon, rapporte AFP. De son côté, M. Kutesa a assuré qu’il comptait faire de la lutte contre la pauvreté et la faim la priorité de son mandat.
Homophobie et corruption
Mais ce qui a davantage retenu l’attention des journalistes ont été les accusations d’homophobie et de corruption dont il fait l’objet. En effet, en 2011, M. Kutesa a été pressé de quitter son poste de chef de la diplomatie ougandaise en raison d’accusations sur une utilisation frauduleuse de fonds. « Je n’ai jamais été reconnu coupable de corruption », a-t-il rappelé aux journalistes à l’ONU.
La presse a ensuite abordé le sujet de la loi controversée, entrée en vigueur en février dans le pays, qui criminalise la « promotion » de l’homosexualité et rend obligatoire la dénonciation des homosexuels. Plus de 13 000 personnes avaient signé une pétition en ligne afin que les Etats-Unis retirent le visa de M. Kutesa en raison du soutien qu’il a apporté à la loi.
Une nomination qui fait tâche
Aujourd’hui, la nomination de ce dernier à la tête de l’Assemblée générale fait polémique. Human Rights Campaign, une association de lutte pour les droits des homo-, bi- et transsexuels, a qualifié sa présidence de « tache dans les efforts des Nations unies pour protéger les droits de tous les individus ».
Le président de l’Assemblée générale de l’ONU, élu pour un an, a assuré qu’il n’était « pas homophobe ». Tant que les homosexuels « restent dans leur intimité, je n’ai aucun problème », a-t-il dit.
La loi en question avait provoqué un florilège de condamnations à travers le monde. Le secrétaire d’Etat américain, John Kerry, l’avait comparé aux législations de l’Allemagne nazi ou du régime d’apartheid en Afrique du Sud. En conséquence, il avait annoncé que les Etats-Unis allaient revoir leur coopération avec Kampala.