La Namibie, confrontée à une sécheresse sévère, a annoncé une décision radicale : l’abattage de 83 éléphants. Cette mesure est présentée comme une nécessité pour gérer la surpopulation animale et assurer la sécurité alimentaire.
L’Afrique Australe traverse une période de sécheresse exceptionnelle, qui met à rude épreuve les ressources naturelles et les populations. La Namibie, particulièrement touchée par ce phénomène climatique, voit ses réserves alimentaires s’épuiser rapidement. Le gouvernement namibien évoque une surpopulation d’éléphants comme l’une des principales causes de l’aggravation de cette situation.
Les pachydermes, en nombre excessif, exerceraient une pression trop importante sur les ressources du pays. Les éléphants dégraderaient les habitats et entreraient en compétition avec d’autres espèces. Prenant en compte que la sécurité alimentaire est en jeu, le gouvernement a décidé que la viande des éléphants abattus sera distribuée aux populations les plus vulnérables, frappées par la famine.
Conséquences écologiques de l’abattage
Cette mesure est présentée comme une solution immédiate pour faire face à l’urgence alimentaire. Une mesure qui fait toutefois polémique, surtout que l’on sait que les éléphants jouent un rôle clé dans les écosystèmes africains. Considérés comme des ingénieurs écosystémiques, ils contribuent à la régénération des forêts, à la dispersion des graines et à la création de points d’eau.
Dès lors, l’abattage d’un nombre aussi important d’éléphants pourrait, selon certains experts, déséquilibrer les écosystèmes. Ce qui pourrait entraîner des conséquences néfastes sur la biodiversité et à long terme, sur les services rendus par ces écosystèmes. De même, sachant que le tourisme, notamment l’écotourisme, est une activité économique importante en Namibie, l’abattage des éléphants ne sera certainement pas sans conséquences sur ce secteur.
La Namibie, un habitué des faits
Notons que la Namibie est un pays habitué à des décisions polémiques contre les animaux. En décembre 2020 par exemple, alors qu’il était frappé par la sécheresse et des conflits territoriaux avec les humains, le pays avait vendu environ 170 éléphants. Des troupeaux entiers avaient été monnayés afin, disait le gouvernement, de préserver l’importante structure sociale des communautés des éléphants. La même année, des buffles avaient subi un sort similaire.
En raison de cette même sécheresse la Namibie avait mis en vente 100 buffles sauvages. L’objectif était de réduire la population d’animaux, dans le but d’alléger la pression sur la diminution du pâturage dans ses parcs. Selon les autorités de ce pays semi-aride d’Afrique Australe, les animaux proviendraient du parc du plateau de Waterberg, une réserve nationale située dans le centre de la Namibie.