R’n B, rap, 2 steps, le groupe religieux Eben Ezer adapte le gospel à l’air du temps. Artisanes de l’urban gospel, Grace, Bonkale et Gina J joignent l’utile à l’agréable et chantent leur foi à travers un premier album épicé et résolument contemporain. Des débuts encourageants pour des filles aussi à l’aise sur scène qu’en studio.
Eben Ezer ou la nouvelle façon de chanter Dieu. Grace, Bonkale et Gina J ont grandi ensemble. Ensemble, elles ont fréquenté les chorales de leur église depuis leur plus jeune âge. Ensemble, elles ont décidé en 1998 de monter leur propre groupe pour chanter leur amour de Dieu à travers un gospel moderne et éclectique. Mélange de R’n B, rap et 2 steps (courant musical dont l’artiste britannique Craig David est la figure emblématique), Eben Ezer développe son propre style : l’urban gospel, chanté en français et en lingala. Pentecôte, leur premier album, révèle un talent en plein devenir.
Tiré de l’hébreu, Eben Ezer signifie « Jusqu’ici l’Eternel n’a pas fini de nous secourir ». Un nom qui colle bien aux aspirations du groupe, apôtre d’une nouvelle ère. « Le message pour nous est capital et notre ambition est d’aller très loin pour transmettre notre message d’amour. L’amour pour Dieu et l’amour de son prochain », explique Bonkale. « Si notre musique est contemporaine, nous restons des chrétiennes avant tout. »
Tournées africaines
La comparaison avec le groupe Makoma[[<1>1er groupe religieux à avoir percé sur la scène internationale. Makoma a reçu le trophée du meilleur groupe africain aux Kora 2002]] est inévitable. Pour autant, Eben Ezer n’est pas une copie. « Les Makoma ont été les premiers à être connus sur ce créneau, analyse Gina J, alors on a automatiquement tendance à penser que tout ceux qui viennent derrière ont copié pour exploiter un filon. C’est vrai que Makoma a peut-être été un petit déclic, mais nous chantons depuis que nous avons 10 ans et le groupe s’est formé de façon naturelle. Il n’y a pas vraiment de comparaison à faire puisque de toutes les façons nous louons la même personne.»
Eben Ezer a en commun aves Makoma ses origines. Le Congo (RDC). Grâce est Congolaise alors que Bonkalé est belgo-congolaise. Gina J est quant à elle Angolaise. Basées en Belgique, elles entament ce jeudi leur deuxième tournée africaine où elles joueront à Brazzaville et à Kinshasa. En show case à la Fnac[[<2>Grande chaîne française de magasins de livres, de musique]] à Paris, le groupe a reçu à chaque fois un bon accueil. Avec une mention spéciale à l’Afrique où « le public est très chaud », confie Gina J. « Le public chante et danse avec nous, alors que les gens ne connaissent pas les chansons.»
Un bon potentiel
Si leur premier album, Pentecôte, recèle de bons morceaux, on peut regretter que les arrangements, parfois trop marqués, écrasent quelque peu les performances vocales des artistes. Pas d’a capela non plus sur le disque pour mettre les voix en valeur et véritablement apprécier la qualité du chant. Le groupe n’a donc pas encore trouvé sa maturité mais leur première production donne un aperçu appétissant de ce qu’il pourrait devenir demain. Car en live, leur prestation est bien plus impressionnante qu’en studio puisque, non contentes de chanter, Grace, Bonkale et Gina dansent et chorégraphient avec talent leur musique. Sans compter le public qui galvanise leur foi et leur ferveur musicale.
Eben Ezer, Pentecôte, Cycle de Vie production, CCINIA Communication 2002.