Les Jeux Olympiques de Paris 2024, censés être un moment de célébration internationale du sport, ont pris une tournure inattendue avec la fuite de trois athlètes congolais. Aristote Impelenga, Daso Kisoka et Dominique Lasconi Mulamba, qui représentaient la République démocratique du Congo (RDC) sur la scène mondiale, ont pris la décision de rester en France, refusant de retourner dans leur pays. Ce geste dramatique met en lumière les graves problèmes de sécurité et d’instabilité politique qui sévissent dans l’est de la RDC.
La République démocratique du Congo est marquée par des décennies de conflits armés, particulièrement dans sa région orientale. Les populations locales vivent dans une précarité extrême, soumises à la violence des groupes armés, à des déplacements massifs, et à une instabilité politique chronique. Dans ce contexte, même les athlètes, souvent perçus comme des figures privilégiées, ne sont pas à l’abri des difficultés qui frappent leur pays. La récente tentative de coup d’Etat à Kinshasa et la faiblesse du président actuel Felix Tshisekedi, laissent craindre une détérioration de la situation.
Pour Aristote Impelenga, Daso Kisoka, et Dominique Lasconi Mulamba, la participation aux Jeux Olympiques devait représenter une opportunité de fierté nationale et de reconnaissance internationale. Cependant, confrontés à la perspective de retourner dans un environnement où la sécurité est loin d’être garantie, ces athlètes ont fait le choix de rester en France, espérant trouver une vie plus stable et sécurisée. Ainsi, ce sont la moitié des sportifs de la délégation, qui comportait 6 athlètes, qui ont disparu. A noter aussi que trois autres personnes du staff ne sont pas rentrées au pays.
Un rêve olympique entaché par les réalités de la RDC
Dominique Lasconi Mulamba, en particulier, a vu son rêve olympique s’effondrer de manière brutale. Porte-drapeau de la délégation congolaise, il incarnait l’espoir de toute une nation. Pourtant, après avoir participé à l’épreuve du 100 mètres, il a été confronté à un contrôle antidopage positif, révélant la présence d’une substance interdite dans ses échantillons. Cette découverte a non seulement terni son parcours olympique, mais a également compliqué sa situation déjà précaire. Suspendu de toute compétition par l’Agence internationale de test (ITA), Lasconi se retrouve dans une position délicate, avec la possibilité de faire appel devant le Tribunal arbitral du sport (TAS) pour tenter de prouver son innocence, mais en étant en situation irrégulière en France.
Selon le Comité olympique congolais, Impelenga serait resté en France pour s’inscrire à une formation tandis que Lasconi serait à Dakar. Mais le non retour en RDC de ces trois athlètes a des conséquences importantes, tant sur le plan personnel que pour le Comité olympique congolais. Les trois hommes se trouvent désormais face à un avenir incertain en France, où ils devront naviguer dans un système administratif complexe pour régulariser leur situation. Leur décision de rester en France a également porté un coup à l’image du Comité olympique congolais.
Un symbole des inégalités mondiales dans le sport
Les Jeux Olympiques, bien qu’étant une célébration de l’excellence sportive, révèlent également les disparités profondes qui existent entre les pays. Pour ces athlètes, rester en France n’était pas seulement une question de poursuivre un rêve sportif, mais aussi une tentative désespérée d’échapper à une vie marquée par la peur et l’incertitude. Il faut rappeler que la France a elle seule a remporté davantage de médailles que l’ensemble du continent africain ! Et que la majorité des athlètes français récompensés avaient des origines africaines… Cela démontre combien l’infrastructure qui accompagne les sportifs est déterminante dans leurs résultats.
Alors que les projecteurs des Jeux Olympiques s’éteignent, le sort de ces trois athlètes congolais reste incertain.