La menace de destitution « pour absentéisme » du président de l’Assemblée nationale de la Mauritanie, Messaoud Ould Belkheir et d’autres membres du bureau de la Chambre basse, tous issus du Front national pour la défense de la démocratie (FNDD- alliance opposée au coup d’état militaire du 6 août), a été le principal sujet abordé par la presse cette semaine.
Le quotidien « Biladi » du jeudi se demande si les députés de la majorité vont « franchir le rubicond » après la saisine du Conseil constitutionnel en votant la destitution de Messaoud Ould Belkheir. Le même organe soulève cependant la difficulté juridique liée aux articles 47 et 55 de la Constitution, qui attribuent un mandat de 5 ans aux députés et au président de l’Assemblée nationale, estimant qu’une simple modification du règlement intérieur ne suffit pas.
« A moins que les députés ne décident d’opérer un nouveau coup d’état. Un cas de figure toujours possible après le renversement du président de la République », ironise le journal.
Biladi a fait allusion à la destitution, au Sénégal voisin, du président de l’Assemblée nationale, Macky Sall, pour une simple brouille avec le chef de l’Etat Abdoulaye Wade, et s’insurge contre « l’instrumentalisation des institutions de la République sur la base de calculs politiciens ».
Le « Quotidien de Nouakchott » traite le même sujet sous le titre « Destitution du président de l’Assemblée nationale : la balle est dans le camp du Conseil constitutionnel ». Ce journal attire cependant l’attention sur l’article 55 de la Constitution qui proclame un mandat égal « à la durée d’une législature ». Il s’est référé à nouveau au cas de Macky Sall au Sénégal (où une résolution a été votée par les députés pour le destituer), pour dire qu’en dépit de l’obstacle juridique, les paris restent ouverts et tout peut arriver.
Le journal « Tahalil révèle » pour sa part, vendredi, que la requête des députés pro putschistes auprès du Conseil constitutionnel visant à destituer le président de l’Assemblée nationale sous le couvert du droit « a été rejetée ». « Mais ces derniers envisagent de réunir les deux chambres du Parlement en vue d’amender la Constitution », ajoute- t-il.