Le gouvernement tente de s’appuyer sur ses parcs nationaux pour valoriser ses ressources en poisson. Et conserver ses terres cultivables. Dernier événement en date d’un combat contre le désert qui gagne 6 kilomètres par an.
La Mauritanie vient de signer un plan de sauvegarde de ses zones humides d’un montant de 670 millions d’ouguiyas (20 millions de FF) avec l’Union internationale pour la conservation de la nature et les Pays-Bas, rapporte l’agence de presse mauritanienne.
Objectif : donner les moyens à la puissance publique de mieux gérer les écosystèmes fragiles dans un pays où le désert gagne 6 kilomètres chaque années. En 20 ans, la désertification a fait passer la part des nomades dans la population mauritanienne de 70% à 7%.
Principaux sites visés, les aires protégées du parc national de Diawling et du banc d’Arguin, riche en poissons. Le Ministère du Développement rural et de l’Environnement aura à charge de développer un programme en quatre volets : le premier tentera de mieux protéger ces espaces. Le second viendra soutenir un réseau d’experts en gestion de zones humides et appuyer la mise en oeuvre d’un plan d’aménagement du littoral (PALM). Le troisième qui constitue un pendant du PALM, tient en un projet de conservation et d’utilisation durable des bancs de mulets, assurant une source alimentaire de premier ordre pour la population. Enfin, quatrième chapitre de la convention, la formation universitaire dans la gestion de l’eau et de ses écosystèmes.
70% de paysans
Le littoral mauritanien est l’un des plus poissonneux de la planète. Une des plus grosses sources de devises aussi pour le pays. Des milliers de tonnes de poulpes sont exportées chaque année (principalement vers l’Asie). Le thon, le maquereau et l’ensemble des poissons pélagiques font également l’objet d’une pêche intensive à laquelle 25 bateaux européens participent activement. Dès 2001, les bateaux originaires de l’Union européenne seront deux fois plus nombreux. C’est pourquoi cette véritable manne aquatique est menacée d’épuisement, contraignant le gouvernement du président Oulld Sid’Ahmed Taya à décréter des périodes d’interdiction de pêche.
Si les terres arables et à pâturages ne constituent que 13% du territoire, elles occupent environ 70% de la population mauritanienne.