Alors que le voisin algérien a décidé de suspendre la coopération avec le royaume ibérique, le gouvernement mauritanien a adopté le traité d’amitié, de bon voisinage et de coopération, signé avec l’Espagne en 2008. Décision qui risque de fâcher l’Algérie.
Mi-mars 2022, le chef du gouvernement espagnol, Pedro Sanchez, annonçait le soutien de son pays au plan marocain d’autonomie comme seule solution au différend autour du Sahara Occidental. Un soutien confirmé, le mercredi 8 juin dernier, par Pedro Sanchez devant le Parlement espagnol, et qui a déclenché une colère de l’Algérie. Aussitôt, en effet, Alger décide de suspendre le traité d’amitié, de bon voisinage et de coopération qui le liait à l’Espagne depuis 2002.
Moins d’une semaine après cette décision des autorités algériennes qui ont été mises en garde par l’Union Européenne, le gouvernement mauritanien a dépoussiéré un accord du même type qu’il a même adopté, lors de son Conseil des ministres hebdomadaire de ce mercredi 15 juin. Signé le 24 juillet 2008 par le défunt Président de la Mauritanie, Sidi ould Cheikh Abdallahi, il a aussitôt été rangé dans les tiroirs, deux semaines seulement après cette signature, après le putsch du 6 août 2008.
L’adoption du traité d’amitié entre la Mauritanie et l’Espagne, de bon voisinage et de coopération, décidée par le Président Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani pourrait déclencher une très grosse colère des autorités algériennes. D’autant que s’agissant de l’épineux dossier du Sahara Occidental, impliquant le Maroc et l’Algérie, la Mauritanie a souvent été conviée aux négociations. Nouakchott a-t-elle finalement choisi son camp ?
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