L’écurie sportive française accueille une toute nouvelle recrue. Le jeune athlète Sasha Zhoya, du haut de ses 17 printemps, a annoncé qu’il préférait défendre le drapeau français. Grand espoir de l’athlétisme, il était depuis plusieurs mois disputé par l’Australie et la France. Retour sur le parcours d’un jeune prodige de l’athlétisme.
Un parcours tout tracé dans l’athlétisme
C’est la banlieue de Perth, à Subiaco en Australie qui a vu naître Sasha Zhoya en 2002, le 25 juin. Le jeune athlète est né d’un père Zimbabwéen et d’une mère Française. Guidé par Catherine Larbiose-Zhoya, sa mère, qui est coach d’un club d’athlétisme de la périphérie de Perth et ancienne skieuse, il embrasse l’athlétisme alors qu’il était juste âgé de huit ans. A l’époque, il suit sa grande sœur, elle aussi, athlète. À 14 ans, il rejoint l’Australian Institute of Sport.
Après avoir obtenu une licence en Australie au Melville Little Athletics, il débarque en France en 2017 où il rejoint le Clermont Athlétisme Auvergne pour y être entrainé au saut à la perche. Il intègre par la suite la Fédération d’athlétisme de France, faisant partie du groupe de sprint-haies où il est coaché par Dimitri Demonière pour le sprint et Ladji Doucouré pour les haies.
Un jeune prodige de l’athlétisme à seulement 17 ans
En 2018, il prend part au championnat cadets et juniors de France organisé à Evry-Bondoufle où il est médaillé d’or sur le 200 mètres et médaillé d’argent sur le 100 mètres. A l’édition 2019 du même championnat, le record du saut à la perche cadet de France est battu grâce à son saut de 5,32 mètres. Sasha Zhoya améliore ainsi de 1 centimètre l’ancien record de Ethan Cormont.
De retour en Australie, il participe aux Championnats cadets et juniors d’Australie et réalise le meilleur exploit cadet du saut à la perche. En atteignant 5,56 mètres le 1er avril 2019, il dépasse d’un centimètre le record réalisé en 2016 par Emmanouil Karalis.
Au 30 juin de la même année, le record cadet du 100 mètres de France est battu par Zhoya en 10,41 secondes. Il enchaîne ainsi les prodiges, réalisant, le 6 juillet, le meilleur score mondial cadet du 110 mètres haies, en seulement 12,87 secondes. Le 16 juillet, c’est le record cadet du 200 mètres de France qui est battu, en 20,91 secondes, à Sotteville-lès-Rouen.
En l’espace de trois mois, il a réalisé toutes les meilleures performances mondiales cadettes à la perche et pour les haies, ce qui lui vaut d’être très disputé par ses pays d’origine.
Très convoité par la France et l’Australie
Après avoir battu les meilleurs records en France et en Australie, l’étape suivante pour Sasha Zhoya est tout naturellement l’intégration d’une sélection internationale. Pour cela, il doit choisir une nationalité. Depuis fin 2019, le jeune athlète doit choisir entre sa triple nationalité. Australien de naissance, il est Français par sa mère et Zimbabwéen par son père. Entre deux avions, il a passé quelques mois en France avant de repartir à Perth en Australie.
En décembre, Sasha se montrait encore très indécis quant à la sélection qu’il rejoindrait entre celle de la France et celle d’Australie, ayant d’emblée écarté celle du Zimbabwe. Il devait soit opter pour le choix du cœur, l’Australie où il y avait peu d’athlètes de haut niveau, et le choix de la raison, la France qu’il ne connaissait que très peu, mais où l’équipe nationale d’athlétisme est l’une des meilleures au monde.
Zhola met un terme au suspens
Si d’après les mots du jeune athlète, la décision n’a pas été facile à prendre, il a finalement décidé de défendre le drapeau bleu-blanc-rouge. Sa mère Catherine est revenue sur les raisons de cette décision, qu’elle qualifie de professionnelles.
En choisissant la France, Sasha se donne la chance de participer à plusieurs compétitions de haut niveau à travers toute l’Europe pour affronter les meilleurs. C’est, selon elle, la meilleure manière pour lui de progresser. Connaissant le caractère ambitieux du jeune homme, ce dernier paramètre a fait pencher la balance du côté du drapeau tricolore. Son principal objectif reste les JO 2024 à Paris.
Toutefois, il n’abandonnera pas pour autant l’Australie. En effet, le jeune adolescent a prévu de rentrer à chaque intersaison à Perth, où il est prévu qu’il intègre ce que sa mère considère comme une niche pour rester un gamin comme les autres, à savoir la section danse de l’Académie des arts de la scène de l’Australie occidentale.