La lutte sous dopage


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Drapeau du Sénégal
Drapeau du Sénégal

Le ciel est tombé sur la tête des lutteurs sénégalais. Une pharmacienne vient de publier une thèse confirmant l’usage de produits dopants dans la lutte traditionnelle. Le phénomène serait lié à la professionnalisation de ce sport.

Testostérones, stéroïdes anabolisants et plantes médicinales aux vertus dopantes, c’est ce que prennent les lutteurs sénégalais pour parfaire leurs performances. La thèse de la pharmacienne doctorante Ndèye Khar Bâ a créé un séisme dans le monde très fermé de la lutte traditionnelle. C’est l’image des gladiateurs des temps modernes qui est écornée. Pourtant, plus de la moitié d’entre eux ont répondu volontairement au questionnaire de la pharmacologue. Selon cette enquête, les sportifs auraient souvent recours à l’aphania senegalensis, nom scientifique du cerisier du Cayor, cassia sieberiana (senjen) et au cannabis sativa (yamba) pour développer leur musculature et pour se préparer psychologiquement au combat. Les lutteurs ne cachent pas qu’ils utilisent le chanvre indien comme produit anxiolytique, pour combattre l’anxiété à la veille de grands combats.

L’argent et les médias mènent au dopage

 » Il paraît évident que plus un sport se professionnalise, plus il procure ou est susceptible de procurer, à plus ou moins brève échéance, des avantages socio-économiques importants, et plus il s’expose à des pratiques illicites telles que le dopage « , affirme Ndèye Khar Bâ. Loin d’incriminer les lutteurs, la pharmacologue s’attaque à l’argent-roi et aux médias. Selon elle, comme tous les sports de haut niveau qui brassent d’énormes sommes d’argent, la lutte traditionnelle est en train de succomber au dopage.

Les révélations de Ndèye Khar Bâ ne plaisent pas à tout le monde. Le professeur Abdourahmane Dia de l’Association sénégalaise de médecine sportive (Asms), interrogé par Wal Fadjri, soutient qu’il n’est pas conséquent de déclarer que le dopage est endémique dans le milieu de la lutte traditionnelle. Il en veut pour preuve qu’aucun international sénégalais n’a jamais été contrôlé positif. La polémique ne fait que commencer.

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