Après l’avoir retirée des jeux Olympiques en février, le CIO a finalement décidé, dimanche, de réintégrer la lutte, suite à un vote. Un sport pratiqué dans 180 pays, notamment dans de nombreux Etats du continent africain, et qui figurait déjà au menu des Jeux antiques.
Ce sont les amateurs de lutte qui vont être heureux ! Après l’avoir exclue en février dernier, les membres du CIO ont finalement décidé de réintégrer la lutte aux Jeux Olympiques, à l’issue d’un vote, ce dimanche. Réunis à Buenos Aires, la capitale argentine, les membres du CIO ont largement voté pour la réintégration de ce sport antique aux Jeux Olympiques, par 49 voix sur 95. Ils ont donc préféré la lutte aux softball-baseball, qui a été crédité de 24 voix ou au squash de 22 voix. De l’Olympie antique à Buenos Aires d’aujourd’hui, combien d’âmes d’athlètes, morts ou vifs, toutes soulagées par ce choix!
Long combat
On se souvient encore des larmes des professionnels de la discipline qui n’ont pas digéré l’annonce du CIO d’exclure ce sport devenu olympique depuis 1896. Aujourd’hui, ce revirement représente une belle victoire pour tous les amoureux de ce sport de combat. Mais le CIO ne serait pas revenu sur sa décision s’il n’y avait pas eu une massive mobilisation du monde de la lutte, qui a combattu avec hargne tout au long de l’année, pour sauver la peau de ce sport. Même le Président des Etats-Unis, Barack Obama, qui a appris que la lutte est populaire dans les universités américaines, Mahmoud Ahmadinejad, ex-leader de l’Iran, ou encore le chef d’Etat russe, Vladimir Poutine, sont montés au créneau pour dénoncer l’exclusion de la lutte des Jeux Olympiques. Leur implication a sans doute contribué à faire plier le CIO.
La lutte, sport roi au Sénégal
Même si la lutte n’est pas aussi médiatisée que les autres sports de combat ou ne rapporte pas beaucoup d’argent, elle est, il faut le rappeler, exercée par plus de 55 millions de personnes dans le monde et pratiquée dans 180 pays. Sur le continent africain, elle est aussi très appréciée. Elle est même ancrée culturellement dans des pays comme Madagascar, le Burkina Faso ou encore le Sénégal. La lutte est particulièrement connue pour être le sport roi au pays de la Téranga, où se déroulent régulièrement de grands combats au stade Demba Diop, à Dakar, toujours bondé de monde, à ces occasions. Au Sénégal, les lutteurs qui s’illustrent dans la cour des grands, amassent de coquettes sommes à chaque combat. Le cachet des lutteurs de la nouvelle génération, tels que le jeune Balla Gaye 2, ou encore Modou Lô, peut atteindre parfois 100 millions FCFA.
Au pays de la Téranga, la lutte a tellement de succès qu’elle intéresse de plus en plus de personnes à l’international, notamment le photographe français Laurent Gudin. Ce dernier a passé sept ans de sa vie dans les arènes sénégalaises pour photographier les lutteurs sous tous les angles. Des clichés qu’il a réunis dans un recueil intitulé Lutteurs sénégalais (aux éditions Budo). « Au Sénégal, on parle tout le temps de lutte, en marchant, mangeant, travaillant…», explique-t-il. « La lutte c’est l’essence du pays .» On peut aussi dire que la lutte est l’essence des Jeux Olympiques.