Le sous-préfet et le Conseil rural de Mbeuleukhé ont été accusés de corruption par des chefs de village dans la mise en route d’un projet d’exploitation de gomme arabique. Une affaire qui donne tout son sens à la réactualisation de la loi sur l’enrichissement illicite.
Des chefs de village et conseillers ruraux de la région de Mbeuleukhé accusent leur sous – préfet et leur conseil rural d’être des corrompus. C’est ce que rapporte le quotidien sénégalais Sud. Ces autorités villageoises auraient cédé, contre un pot – de – vin global d’environ 500 000 F CFA (5 000 FF), 10 000 hectares pour la plantation de gomme arabique. Une accusation que réfutent catégoriquement les personnes concernées, interrogées par le quotidien sénégalais.
Cette affaire intervient au moment où la loi sur l’enrichissement illicite vient d’être dépoussiérée par le président sénégalais, Me Abdoulaye Wade. La mesure devrait permettre de lutter plus efficacement contre la corruption et particulièrement le détournement de deniers publics. Elle concerne en premier lieu les personnes faisant l’objet d’un mandat public, d’une fonction publique et par extension des organes privés pouvant faire l’objet d’un financement public.
La corruption, une priorité pour le nouveau gouvernement ?
Les chefs de villages indiquent, pour étayer leurs propos, qu’ils auraient été évincés d’une réunion pendant laquelle l’accord des conseillers ruraux, soudoyés, aurait été obtenu pour ce projet. L’affaire, quoique édifiante, relève d’une grande banalité au Sénégal. Pays qui d’après le classement 2000 de « Transparency International », selon un indice de perception de la corruption, est 52è sur 90 pays recensés.
Cette loi instaurée en 1981, s’est avérée, « une façon pour le gouvernement d’Abdou Diouf, fraîchement arrivé au pouvoir, de se prémunir d’attaques possibles de l’ancien régime », prétend une source informée.
« En outre, les effets de cette réactivation ne peuvent être à ce stade perceptibles. Il est cependant clair que ce renouveau s’inscrit dans la volonté du gouvernement Wade d’assainir les finances des entreprises publiques et parapubliques », conclut cette dernière.