Selon le ministre italien des Affaires étrangères Paolo Gentiloni, la Libye pourrait devenir une « autre Somalie » si les pourparlers de paix n’aboutissent pas dans les semaines à venir.
L’Italie ne cache pas sa grande préoccupation face à la situation en Libye, qui pourrait selon elle bien se transformer en « une autre Somalie » si les pourparlers de paix n’aboutissent pas, selon le ministre italien des Affaires étrangères, Paolo Gentiloni. « Soit on conclut dans quelques semaines, soit nous nous trouverons avec une autre Somalie à deux pas de nos côtes et nous devrons réagir d’une autre manière », a déclaré le ministre dans un entretien à La Stampa publié ce lundi.
Selon le ministre, « le temps est crucial et il est limité, particulièrement maintenant que la présence de l’Etat Islamique à Syrte est devenue alarmante », faisant référence aux violents combats ayant éclaté la semaine dernière dans la ville natale de l’ancien leader libyen Mouammar Kadhafi. Si les pourparlers n’aboutissent pas rapidement, « il faudra placer la Libye à l’ordre du jour de la coalition internationale anti-EI, en sachant qu’il ne s’agirait plus de stabiliser le pays mais de contenir le terrorisme », a-t-il insisté. Ce lundi matin d’ailleurs, six pays dont la France et l’Italie ont signé un communiqué commun dénonçant les actes « barbares » de l’EI.
Le chef de la diplomatie italienne a aussi évoqué les milliers de migrants prenant chaque semaine la mer en Libye, dans des conditions toujours périlleuses, pour tenter de gagner l’Italie, soulignant qu’il ne s’agit pas d’un phénomène passager. Pour le ministre italien, « l’immigration n’est pas une catastrophe improvisée mais bien un phénomène qui restera permanent dans les 10 à 15 prochaines années. Les flux peuvent évoluer mais il faut affronter le défi sans se voiler la face », a-t-il expliqué.
Il faut dire que depuis la chute de l’ancien leader libyen Mouammar Kadhafi, la Libye est plongée dans un véritable chaos. De nombreux groupes armés s’affrontent régulièrement dans le pays pour contrôler les points stratégiques. Mais ce qui inquiète davantage les occidentaux, c’est en effet la présence de l’EI qui continuer de tisser sa toile en Libye. Sans compter que le nombre de migrants qui traverse le pays pour se rendre sur les côtes italiennes qui leur ouvrent les portes de l’Europe ne cesse de grossir. Une situation qui résulte directement de la chute de Mouammar Kadhafi qui de son vivant avait conclu des accords avec l’Italie et faisait office de rempart pour contenir les flux migratoires…