Alors que les appels à manifester contre le régime se multiplient sur les réseaux sociaux en Libye, de violents heurts ont éclaté dans la nuit de mardi à mercredi entre manifestants et forces de l’ordre dans la ville de Benghazi. Des manifestations qui interviennent à la veille de la « journée de colère » prévue jeudi dans plusieurs villes.
La Libye touchée par la contestation. De violents heurts ont éclaté entre des manifestants et les forces de l’ordre dans la nuit de mardi à mercredi à Benghazi, deuxième ville du pays (1 000 km à l’est de Tripoli). Les affrontements ont fait 38 blessés selon des sources hospitalières citées par l’AFP (14 d’après un journal libyen). Ces manifestants s’étaient rassemblés pour réclamer la libération d’un avocat, Fethi Tarbel, représentant des familles de prisonniers tués en 1996 dans une fusillade dans la prison d’Abou Salim à Tripoli. L’avocat a été libéré, selon le site du journal Qurina, mais la foule n’a pas quitté les lieux et d’autres personnes se sont jointes à la manifestation. Peu après, des centaines de partisans du régime ont défilé à Benghazi, Syrte (est), Sebha (sud) et Tripoli, en brandissant des drapeaux et des photos du colonel Kadhafi, selon des images de la chaîne al-Jamahiriya, la télévision d’Etat.
Ces manifestations interviennent à la veille de la « journée de colère » prévue jeudi dans plusieurs villes. Sous le slogan « Révolte du 17 février 2011: pour en faire une journée de colère en Libye », un groupe Facebook appelle à un soulèvement contre le régime de Mouammar Kadhafi. Le groupe est passé de 4 400 membres lundi, à 9 600 mercredi matin.
Des appels à manifester jeudi contre la corruption et le népotisme en Libye ont été lancés depuis quelques semaines sur Facebook. L’un des groupes appelle le peuple libyen à descendre dans la rue pour «une journée de colère contre la corruption et le népotisme », en commémoration de la mort d’au moins quatorze personnes lors de manifestations à Benghazi le 17 février 2006. Ce jour-là, de violents heurts avaient opposé les forces de l’ordre à des manifestants qui avaient attaqué le consulat d’Italie pour protester contre la publication de caricatures du prophète Mohamed.
Coincé entre deux révolutions populaires, en Tunisie et en Egypte, le régime libyen a pris ces dernières semaines des mesures préventives pour calmer la population. Les autorités de ce riche pays pétrolier ont ainsi rétabli des subventions sur des biens de première nécessité et facilité l’accès de la population à des crédits sans garantie et sans intérêts.