La Libye en quête d’un nouveau Premier ministre : un pas vers l’unification ?


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Aguila Saleh, président de la Chambre des Représentants
Aguila Saleh, président de la Chambre des Représentants en Libye

La Libye, plongée dans une crise politique profonde depuis la chute du régime de Mouammar Kadhafi en 2011, franchit une nouvelle étape dans son processus de transition. L’ouverture des candidatures pour le poste de Premier ministre, annoncée par le président de la Chambre des Représentants, Aguila Saleh, est une étape importante dans la recherche d’un gouvernement d’unité nationale.

Les, défis immenses qui attendent le Premier ministre

Cette initiative, fruit de plusieurs mois de négociations et de discussions entre les différents acteurs politiques libyens, s’inscrit dans le cadre d’un accord politique visant à mettre fin à la division du pays. En effet, la Libye est actuellement dirigée par deux gouvernements rivaux : l’un basé à Tripoli et l’autre à Benghazi. Chacun contrôlant une partie du territoire.

La désignation d’un nouveau Premier ministre revêt un caractère important pour l’avenir de la Libye. Ce dernier aura pour mission de former un gouvernement capable de réunifier le pays, de relancer l’économie et de mettre en œuvre les réformes nécessaires. Les défis qui l’attendent sont immenses : réconciliation nationale, lutte contre la corruption, reconstruction des institutions, et gestion des milices armées.

La genèse du chaos en Libye : plongée dans l’histoire récente

Les critères de sélection des candidats n’ont pas encore été précisés, mais il est probable que les candidats devront faire preuve d’une grande expérience politique et d’une capacité à rassembler les différentes composantes de la société libyenne. Les Parlements rivaux devront également parvenir à un consensus sur le profil du futur Premier ministre.

Libye : Tentative d’assassinat contre le Premier ministre libyen

La communauté internationale attend des acteurs politiques libyens qu’ils mettent de côté leurs divergences et privilégient l’intérêt supérieur du pays. Elle a en outre appelé à strictement limiter les ingérences étrangères, qui ont souvent compliqué la situation dans ce pays d’Afrique du Nord. La Libye, autrefois considérée comme un pilier de la stabilité en Afrique du Nord, est aujourd’hui plongée dans un chaos profond.

Le Printemps arabe et la chute de Kadhafi

Pendant plus de quatre décennies, Mouammar Kadhafi a dirigé la Libye d’une main de fer. Son régime, caractérisé par un culte de la personnalité et une répression systématique de toute opposition, a progressivement isolé le pays sur la scène internationale. Les Libyens ont souffert d’une absence de libertés fondamentales et d’un développement économique inégal.

Le Printemps arabe, qui a balayé le monde arabe à partir de 2011, n’a pas épargné la Libye. Les manifestations pacifiques réclamant plus de démocratie et de justice sociale se sont rapidement transformées en une guerre civile. Les forces loyalistes à Kadhafi ont réprimé violemment les insurgés, entraînant une escalade de la violence. Avec le soutien de l’OTAN, les rebelles ont finalement réussi à renverser le régime de Kadhafi en 2011.

L’échec de la transition et la multiplication des acteurs

Cependant, la chute du dictateur n’a pas mis fin aux troubles. Le pays s’est rapidement fragmenté, les différentes milices armées se disputant le pouvoir et les ressources. L’absence d’un État fort et l’affaiblissement des institutions ont créé un vide de pouvoir que les milices armées se sont empressées de combler. Les tensions tribales et régionales ont également joué un rôle important dans l’intensification des conflits.

Parallèlement, les puissances étrangères se sont immiscées dans les affaires intérieures de la Libye, soutenant chacune des factions rivales. Cette ingérence extérieure a complexifié encore davantage la situation et retardé le processus de réconciliation nationale.

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Je suis passionné de l’actualité autour des pays d’Afrique du Nord ainsi que leurs relations avec des États de l’Union Européenne.
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