Monsieur Nicolas SARKOZY
Président de la République Française
Palais de l’Elysée
55, Rue Faubourg Saint-Honoré
75008 Paris
Paris, le 7 juillet 2011
Objet : La libération de Monsieur Michel GBAGBO
Monsieur le Président,
Je voudrais, par la présente, appeler votre attention sur le cas particulier d’un ressortissant français dénommé Michel GBAGBO, fils du Président Laurent GBAGBO, renversé le lundi 11 avril 2011 par les forces spéciales françaises en croisade pour le “rétablissement de la démocratie” en Côte d’Ivoire.
Depuis bientôt trois mois, Michel est détenu sans raison par les troupes de
Monsieur Alassane OUATTARA auquel les Gouvernements successifs de la France, y compris le vôtre, ont apporté un appui diplomatique, militaire et financier constant dans sa conquête armée du pouvoir.
Né à Lyon, Michel est franco-ivoirien. Il se trouvait avec sa famille à la
Résidence du Chef de l’Etat lorsqu’après les bombardements, des soldats français sont venus s’emparer du Président GBAGBO. Le 11 avril 2011, Michel fut, comme les autres, remis à Monsieur OUATTARA, puis brutalisé et enfermé à l’Hôtel du Golf avec son épouse et ses deux enfants en bas âge, eux aussi citoyens Français.
Votre Gouvernement a une responsabilité considérable dans le sort réservé à Michel et aux siens. Certes, son épouse et ses enfants ont été libérés. Mais ce fut pour retrouver leur domicile pillé et tous leurs papiers personnels détruits. Michel a été transféré à la prison de Bouna (Nord-Est). Arbitrairement détenus, sans inculpation ni procès, en violation des normes internationales d’équité, Michel et les autres prisonniers politiques y subissent les traitements les plus humiliants : (ce lien vidéo l’atteste).
Michel est bel et bien l’otage de votre allié OUATTARA, qui le détient parce qu’il est le fils du Président GBAGBO. En tant que ressortissant français, il devrait pouvoir bénéficier de l’assistance et du soutien de votre Gouvernement qui s’est mobilisé pour d’autres otages ou détenus français (Afghanistan, Mexique, Niger, etc).
Le 20 avril, puis le 4 juillet 2011, la mère de Michel a adressé deux
correspondances à Monsieur Alain JUPPE, votre Ministre des Affaires étrangères, qui n’a pas jugé utile d’y répondre. La vie d’un ressortissant français (libre, otage ou repris de justice) a-t-elle plus de prix que celle d’un autre ? Pourquoi ce « deux poids deux mesures » ? Ou alors, Michel, fils du Président GBAGBO, est-il tout simplement victime d’un délit de parenté ? Le silence du Gouvernement français est troublant.
C’est un secret de polichinelle que votre Gouvernement est très influent auprès du régime tyrannique de votre ami OUATTARA. Seule votre intervention peut permettre d’obtenir la libération immédiate de Michel, dont l’état de santé s’est sérieusement dégradé, et lui sauver ainsi la vie. Je sais pouvoir compter sur vous.
Je vous prie d’agréer, Monsieur, l’expression de mes salutations distinguées.
Monsieur Toussaint ALAIN
Conseiller du Président GBAGBO