La Khalifa Bank solde ses comptes


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Il ne fait aucun doute que les petits déposants de la défunte Khalifa Bank seront remboursés, comme les autorités monétaires et politiques l’ont promis, à hauteur de 600 000 dinars chacun. Le dédommagement des grands déposants devrait suivre… dans 3 ans au plus tard.

De notre partenaire Le Quotidien d’Oran.

Khalifa Bank n’est plus et les déposants craignent pour leurs deniers. Une société de garantie des dépôts bancaires (SGDB) a été créée pour les rembourser. De sources proches de la Banque d’Algérie, il est indiqué qu’avec un capital de plus de 220 millions de DA, cette société peut rembourser les 25 000 petits épargnants. Une procédure qui s’appelle, dans le jargon financier,  » faire appel à la solidarité de la place « . En d’autres termes, ce sont toutes les banques agréées, publiques et privées, qui doivent mettre la main à la poche et venir à la rescousse des déposants. Pour le moment, seuls les établissements financiers étatiques, sur instruction de leur propriétaire, l’Etat, ont versé leurs quote-parts.

Faillite imprévue

A la question de savoir pourquoi la Banque d’Algérie n’a créé la SGDB qu’à la veille du retrait d’agrément à Khalifa Bank, alors que la loi sur la monnaie et crédit l’avait prévue depuis 1990, notre source explique que  » les autorités n’avaient pas prévu cette faillite « . Pour les grands épargnants, on apprend qu’il subsiste encore des chances pour que les entreprises nationales publiques et privées et les organismes étatiques, telles que les caisses de sécurité sociale, puissent récupérer au moins une partie de leur argent.

Dans ce sens, l’on n’aura pas recours au Trésor public, ni à la solidarité de la place, mais plutôt aux produits de la faillite. En termes plus simples, le liquidateur de Khalifa Bank devra, dans un premier temps, faire l’inventaire des biens de cet établissement financier et établir l’état de ses créances, pour ensuite engager la vente des biens recensés et le recouvrement des créances. C’est cela qui constitue, en fait, le produit dit de la faillite. Une procédure, selon les spécialistes, qui peut durer des mois, voire deux à trois ans.

Minces espoirs

L’espoir des grands déposants repose, ainsi, sur les biens matériels et financiers dont peut disposer Khalifa Bank. Toutefois, il est évident que ce que risque de récolter le liquidateur pourrait être bien mince, pour la simple raison que la banque privée ne disposait pas d’importants biens. Pour le volet immobilier, par exemple, les locaux sont, pour la plupart, loués. Quant aux créances, nul n’ignore que Khalifa Bank les détenait globalement sur les propres filiales du groupe privé. Notamment, la compagnie aérienne. Et ces mêmes filiales sont aujourd’hui également en cessation d’activité, parce que la vache à lait qu’était la banque est en liquidation.

Reste juste à savoir si la loi permet la vente des deux hélicoptères et deux ATR, seuls biens qui restent de Khalifa Airways, pour que le produit de la vente soit utilisé au remboursement des grands déposants. Sera-t-il suffisant? Peu probable. Néanmoins, il reste cet espoir… que des rentrées d’argent proviendront du rachat par la banque française Société Générale des 29% d’actions que détenait Khalifa Abdelmoumène dans Société Générale Algérie (SGA), en faisant valoir son droit de préemption.

Une question d’image

A la question de savoir pourquoi l’Etat a pris l’engagement de mettre fin au retard de paiement dans les opérations du commerce extérieur de Khalifa Bank, alors qu’il ne prévoit pas de dédommager les entreprises nationales, notre source a indiqué que le traitement de ce dossier s’est fait dans  » un cadre technique mais aussi politique « .  » A travers cette action, le politique avait le souci de préserver l’image de l’Algérie vis-à-vis de ses partenaires étrangers « , indique-t-on. Des propos qui rappellent ceux du ministre des Finances. Abdelatif Benachenhou avait, en effet, déclaré en début de semaine, lors de sa conférence donnée à l’occasion de la 36ème Foire Internationale d’Alger, que l’opération de liquidation se fait en assistance avec un auditeur international,  » pour que les Etats amis de l’Algérie sachent que nous sommes un pays sérieux « .

Outre ces données, l’on apprend auprès de nos sources, à la Banque d’Algérie, que les banques privées pourraient être amenées à doubler, au minimum, leur capital. Pour le moment, la décision finale est du ressort du Conseil de la monnaie et du crédit, qui devra délibérer dans quelques jours. Signalons que le ministre des Finances avait déjà annoncé cette nouvelle décision prise par les autorités financières. Une manière d’éviter que le scénario de Khalifa ne se répète afin d’instaurer un secteur bancaire privé fiable susceptible d’accompagner les investisseurs nationaux et étrangers. A ce propos, Benachenhou avait lancé un appel  » solennel aux banques privées pour cesser de financer uniquement les opérations de commerce et s’impliquer d’avantage dans l’investissement « .

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