La justice marocaine a condamné 33 migrants originaires d’Afrique subsaharienne à 11 mois de prison ferme. Ces candidats à l’émigration clandestine font partie des quelque 2 000 migrants ayant pris d’assaut l’enclave espagnole de Melilla. Ils sont poursuivis pour «entrée illégale au Maroc», «violence contre agents de la force publique», «attroupement armé» et «refus d’obtempérer».
«Le tribunal de première instance de Nador a condamné, aujourd’hui, l’ensemble des migrants à onze mois de prison ferme chacun» des migrants jugés ce jour, a déclaré leur avocat. Me Khalid Ameza, qui s’est confié à l’AFP, a déploré que «c’est un jugement très sévère au regard des éléments du dossier et des circonstances des faits». La robe noire a toutefois indiqué qu’il fera appel de ce jugement rendu par la justice marocaine, ce mardi 19 juillet 2022. De son côté, l’Association marocaine des droits de l’Homme (AMDH) de Nador dit espérer que «la Cour d’appel rectifiera ce jugement sévère».
Au total, 62 migrants ont été inculpés. Ils faisaient partie des près de 2 000 migrants, pour la plupart des Soudanais, qui avaient pris d’assaut l’enclave espagnole de Melilla à partir de la ville marocaine de Nador. Si le sort de 33 d’entre les migrants interpellés est scellé en attendant l’appel, le procès d’un deuxième groupe de 29 clandestins a été ajourné au 27 juillet prochain. La charge contre ces derniers migrants semble plus lourde.
Outre les charges retenues contre le premier groupe, à savoir «entrée illégale au Maroc», «violence contre agents de la force publique», «attroupement armé» et «refus d’obtempérer», ces autres sont poursuivis pour «participation à une bande criminelle en vue d’organiser et faciliter l’immigration clandestine à l’étranger». Le drame a fait 23 morts parmi les migrants, selon les autorités marocaines, 37 d’après des organisations de défense des droits de l’Homme.
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