La journaliste Mona Eltahawy arrêtée à New York pour avoir tagué une affiche anti-islam


Lecture 2 min.
arton27236

La journaliste égypto-américaine Mona Eltahawy a été arrêtée mardi dernier dans le métro de New York pour avoir tagué une affiche islamophobe. La scène a été filmée.

Menottée pour « désobéissance non violente ». La journaliste égypto-américaine Mona Eltahawy, 45 ans, a été arrêtée mardi 25 septembre dans le métro new-yorkais après avoir badigeonner de rouge une affiche incitant à la haine. Depuis lundi dernier, des affiches islamophobes recouvrent les sous sols de New York : « Dans toute guerre entre personnes civilisées et sauvages, soutenez les personnes civilisées. Soutenez Israël. Luttez contre le Djihad », peut-on lire sur ces affiches. Elles sont l’œuvre de Pamela Geller, la co-fondatrice de l’American Freedom Defense Initiative, une organisation anti-islam.

Alors que Mona Eltahawy tague l’affiche, une militante du mouvement anti-islam, munie d’une caméra, aborde la journaliste : « Mona, pensez-vous avoir le droit de faire cela ? ». La journaliste répond : « Oui, je pense que c’est la liberté d’expression, tout comme [l’affiche], c’est la liberté d’expression. » La militante tente de s’interposer. Après quelques minutes, deux policiers surgissent. Mona est arrêtée. « Pourquoi m’arrêtez-vous ? », s’exclame-t-elle. Aucune réponse ne lui sera donnée. Avant de l’emmener, l’un des policiers esquissent une phrase à l’oreille de la militant islamophobe pendant que Mona, prenant la foule à témoin, s’écrit : « C’est ce qui se passe en Amérique lorsque vous protestez de manière non violente ».

En 2011, la société de transport de la ville de New York refuse l’affichage de cette campagne publicitaire, qualifiant ces propos comme étant « dégradants ». La justice donnera finalement raison à Pamela Geller au nom de la liberté d’expression protégée par le premier amendement de la Constitution américaine. Les affiches resteront placardées sur les murs des stations de New York pendant un mois. Aujourd’hui, c’est contre la société de transport de Washington, qui a refusé la campagne, que la militante pro-israélienne a annoncé vouloir porter plainte.

A sa libération, la journaliste a fait savoir via son compte Twitter qu’elle avait barbouillé « un bout de l’affiche de merde pour le principe, pour la liberté d’expression et le droit à la désobéissance non-violente. Je suis fière et n’ai absolument aucun regret », conclut-elle. Mona Eltahawy s’était illustrée, entres autres, pendant le soulèvement du peuple égyptien en 2011. Elle n’avait pas hésité à rejoindre les manifestants sur la Place Tahrir au Caire. Un combat qu’elle paya au prix fort. Arrêtée, Battue et agressée sexuellement par des policiers égyptiens, elle ressortira d’une garde à vue avec les deux bras cassés.

Lire aussi :

Quand Charlie Hebdo caricature, la presse arabe répond avec humour

Film anti-islam : colère noire dans le monde musulman

« Femmes du Caire » : Les mille et un drames

« Les Femmes du bus 678 » : un combat contre le harcèlement sexuel en Egypte

Newsletter Suivez Afrik.com sur Google News