Depuis le mois d’août dernier la Haute Guinée connaît les plus fortes inondations jamais enregistrées depuis 1967. Les sans-abri se comptent par milliers et les ONG sur place tentent de faire face.
En Guinée, la région du bassin du Niger n’avait pas connu ça depuis 1967. Deux fleuves, des affluents du fleuve Niger, ont débordé, provoquant des inondations monstres dans la région. Le Milo, à Kankan (la deuxième agglomération urbaine de Guinée après Conakry) et le Dion, à Mandana sont en cause. Le fleuve Niger lui-même a connu quelques inondations dans la préfecture de Kouroussa mais les habitants ont été peu touchés.
Dans la préfecture de Kankan, les populations ont eu moins de chance. Les ONG estiment que 6 500 personnes (soit 670 familles) ont été déplacées des quartiers sévèrement touchés par la montée des eaux. La Croix Rouge a effectué de son côté un recensement dans tous les quartiers atteints qui porte à 11 190 le nombre de sinistrés.
Riz perdu
Les ONG sur place ont en outre constaté que les dégâts matériels sont considérables. Les populations ont perdu leurs maisons mais également leurs récoltes, en particulier celles du riz fluvial, nourriture de base de la région. Les autorités locales estiment que 16 000 hectares vont être perdus dans la préfecture. Au moins trois sous-préfectures, dans celle de Kankan, sont isolées à cause des inondations et la préfecture de Mandiana (à 80 km à l’est de Kankan) est coupée du reste du pays, les deux routes principales reliant la ville étant totalement inondées.
Une équipe onusienne de coordination et d’évaluation des catastrophes est sur place pour évaluer les besoins des populations affectées par cette catastrophe. Le Bureau de Coordination des Affaires Humanitaires (Ocha) a précisé que les inondations ont affecté 220 000 personnes depuis le mois d’août. L’Ocha a alloué 30 000 dollars pour l’achat d’articles de secours et d’appui logistique et la Norvège a fait don de 20 000 dollars pour assister la population locale.