L’enterrement de l’ex-président assassiné Joseph Désiré Kabila se déroule ce mardi à Kinshasa. Ses alliés réaffirment leurs soutien au nouveau pouvoir. L’Union Européenne, inquiète des troubles que pourraient provoquer les velléités de succession, brandit la menace d’un embargo sur les armes.
Alors que le corps de l’ex-président de La République Démocratique du Congo (RDC) n’était pas encore enterré, l’union Européenne (UE) envisageait déjà de mettre en place un embargo sur les ventes d’armes contre tous les pays impliqués dans la crise à la RDC. L’ex numéro un congolais est enterré dans un mausolée aménagé dans le Palais de la nation, lieu hautement symbolique où fut signé le traité d’indépendance du Congo. Des délégations venus des pays du monde étaient présentes. Au premier rang de celles-ci se trouvaient le président angolais, Eduardo Dos Santos et Robert Mugabe, le chef d’Etat zimbabwéen. Etaient présents aussi les délégués d’Etats comme ceux de l’Iran, de la Libye, de l’Algérie, de l’Afrique du Sud ainsi que le secrétaire général de l’OUA. M. Louis Michel, ministre des Affaires Etrangères représentait la Belgique.
Un embargo pour la paix
Mais que cette présence de l’ancienne puissance coloniale n’apparaisse pas comme un soutien sine-die à Kinshasa et à ses allié. En effet, la Belgique a imposé la mise à l’ordre du jour du dernier conseil des ministres des affaires étrangères des Quinze à Bruxelles, les problèmes du conflit en RDC. Ces derniers se baseront sur le rapport que leur fera M.Aldo Ajello, l’envoyé spécial de l’UE dans la régions des Grands Lacs, pour envisager un embargo sur les ventes d’armes. Louis Michel, ministre des Affaires Etrangères, après les obsèques, se rendra successivement au Zimbabwe, en Zambie, au Rwanda, en Ouganda et au Gabon pour demander aux chefs d’Etat de tout faire pour respecter les accords de Lusaka et maintenir la paix.
Les alliés de Kinshasa, l’Angola, la Namibie et le Zimbabwe, avec leur mini-sommet après la mort de Kabila, semblent vouloir décider seuls de l’avenir de la RDC. Pour parvenir à faire respecter les accords et à influer les décisions, l’Europe devra procéder à un embargo sur sept pays particulièrement » acheteurs » de matériels militaires. Un manque à gagner qui laisse planer de sérieux doutes sur la matérialisation de cette proposition.