Après Biarritz, la Martinique, le Périgord, c’est en Guyane qu’aura lieu le 26e Congrès de l’Union des Clubs de Presse de France et Francophones. Ce grand rendez-vous, organisé par le club de la presse de Guyane (CPG), regroupera des journalistes du monde entier sur le thème « Médias et coopération régionale : journalistes acteurs des échanges pays-régions ? » Interview de Frantz Montoban, journaliste à RFO Guyane et président du CPG.
Par Mato Saké
La Guyane accueille, du 23 au 28 novembre, la 26e édition du Congrès de l’union des clubs de la presse de France et francophones. Maître d’œuvre de l’événement, le Club de la presse de Guyane, a préparé la venue de journalistes des quatre coins de la planète. Frantz Montoban, journaliste à RFO Guyane et président du CPG depuis 2002, nous explique, au-delà des rencontres ce qu’un tel rendez-vous peut apporter à ce département d’Outre-Mer médiatiquement très isolé.
Afrik.com : Un événement d’une telle envergure est-il difficile à organiser ?
Frantz Montoban : Le résultat d’un travail de longue haleine avec les collègues du Club de la Presse de Guyane qui n’ont pas ménagé leurs efforts pour organiser cette manifestation qui s’inscrit dans le cadre des événements majeurs qui se font en Guyane. Depuis, plus d’un an nous travaillons d’arrache-pied pour organiser cette manifestation et à quelques jours de l’événement et malgré les difficultés rencontrées nous sommes optimistes et prêts à accueillir les congressistes venus de différents continents. Nous sommes très fiers d’avoir pu aller au bout de ce projet en bravant des obstacles. Pour la première fois, la Guyane sera sous l’objectif des médias de tous horizons. Les congrès de l’UCPF sont l’occasion d’émissions spéciales à la radio, à la télévision et de dossiers en presse écrite. Les professionnels de Guyane seront mobilisés et animeront plusieurs débats.
Afrik.com : En décembre dernier, vous n’étiez pas la seule ville candidate pour organiser cette 26ème édition de l’UCPF. Il y avait aussi la Belgique, Grenoble et Lille. Selon vous, qu’est-ce qui a fait porter le choix sur la Guyane ?
Frantz Montoban : Il a fallu plus de deux heures de débat pour départager les candidatures. Notre dossier solide et bien élaboré et bien défendu a donné envie aux membres de l’Union des Clubs de la Presse de France et Francophones (UCPF) de venir découvrir la Guyane sur toutes ses facettes. Le soutien des institutions locales, manifesté depuis le début du projet, nous a aussi beaucoup aidé. Il faut également noter que 2005 est l’ année du Brésil en France. Meilleure localité ne pouvait célébrer cet hommage que la Guyane, car nous possédons une frontière avec ce « pays continent ». Nous sommes une interface entre l’Union Européenne et le Brésil.
Afrik.com : Qu’espérez-vous de ces rencontres comme retombées pour la Guyane?
Frantz Montoban : Permettre aux journalistes de réaliser des reportages sur la Guyane : environnement, spatial, économique, politique culture, sports et projets de développement. Rencontrer nos confrères pour échanger sur les thèmes d’actualité et intemporels. J’espère aussi qu’à cette occasion, on pourra faire taire les préjugés.
Afrik.com : La Guyane, c’est aussi l’Amazonie, ce prolongement des Caraïbes. Quelles informations pensez-vous vendre à vos visiteurs?
Frantz Montoban : Entre le Mercosur, l’Europe, les Caraïbes… la Guyane est à la croisée des chemins. C’est une région monodépartementale qui mérite d’être connue. Terre d’accueil longtemps oubliée, elle a beaucoup à offrir à tous ceux qui veulent la découvrir. Nos richesses culturelles avec des populations venues du Brésil, Sainte-Lucie, Guyana, Suriname, Haïti, Saint-Domingue mais aussi d’Afrique au Sud du Sahara et du Maghreb sont autant d’atouts à partager. Je reste persuadé que nos congressistes sauront l’apprécier et reviendront souvent après avoir venté la beauté et les richesses de cette Guyane tant convoitée mais malheureusement mal-aimée.
Afrik.com : Ces rencontres visent donc une promotion touristique et économique?
Frantz Montoban : Elles sont d’abord professionnelles, avec des ateliers thématiques où les congressistes réfléchiront, échangeront sur leurs métiers. Des circuits de découverte seront également organisés pour les participants, afin qu’ils puissent goûter au plaisir du tourisme en Guyane et relayer leurs expériences dans leurs médias respectifs.
Afrik.com : Qui sont vos partenaires sur cet événement?
Frantz Montoban : Ils sont nombreux. Nous n’aurions jamais pu réaliser cette manifestation dans un département enclavé où le prix du billet d’avion est très élevé, du coup qu’on me permette de remercier Air France d’avoir effectué des remises sur certains billets. Mais aussi la Région, le Département, les mairies de Cayenne, de Saint-Laurent du Maroni, d’Iracoubo, la Préfecture, le CTG, la Drac Guyane, les Forces Armées de Guyane, la Mission Guyane du Cnes, la CCIG, le PNRG, la Mission Parc, IS2M, Canon, Hôtel Amazonia Best Western. Sans oublier les aides précieuses des Ministères d’Outre-mer, de la Culture et Communication, Tourisme, Coopération, Développement et Francophonie et le concours de tous les médias de Guyane (RFO, ACG, La Semaine Guyanaise, France Guyane et La Presse de Guyane) qui se sont beaucoup impliqués dans ce projet.