La Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) a fixé un ultimatum aux autorités de la Transition en Guinée. Ces dernières ont immédiatement apporté la réplique.
Lors d’une réunion tenue vendredi 25 mars à Accra au Ghana, la CEDEAO a décidé de maintenir la suspension de la Guinée de toutes ses instances, jusqu’au rétablissement de l’ordre constitutionnel. L’institution dit regretter que « le calendrier de transition n’est toujours pas disponible », dénonçant un laxisme de la part des autorités de la Guinée où « les priorités n’ont pas été fixées et peu de progrès ont été réalisés dans le processus ».
La CEDEAO est allée plus loin, exigeant un calendrier de transition au plus tard en fin avril tout en mettant en garde que passé de délai, « des sanctions individuelles seront infligées aux membres du gouvernement et du Conseil national de transition ». Une injonction qui n’a pas été du tout appréciée du côté de la Guinée. En témoignent les propos de Ousmane Gaoual Diallo, porte-parole du gouvernement guinéen, au cours d’un entretien avec Guinéenews.
« Nous sommes déçus, parce que la Guinée continue d’avancer au rythme de son peuple. Le CNRD (la junte au pouvoir, ndlr) et le gouvernement ont posé des actes qui sont de nature à aller dans le sens de la sortie de la transition. Ces actes sont pour l’instant très positifs et encourageants. Et la CEDEAO doit aussi comprendre qu’on n’évolue pas vers la démocratie sous le diktat. Il faut absolument que la CEDEAO comprenne la situation de la Guinée », estime Ousmane Gaoual Diallo.
Le porte-parole du gouvernement guinéen appelle la CEDEAO à « ne pas considérer la Guinée comme un pays en guerre ou un pays en crise. Ce sont les crises qui ont abouti à la situation actuelle. Donc, il ne faut pas que la CEDEAO aussi, dans ses prises de position, renforce la méfiance entre les acteurs en Guinée. Ce qui est important, c’est que la CEDEAO doit être à l’écoute des institutions, à l’écoute des peuples. Ce qui n’a jamais été le cas ».
Ousmane Gaoual Diallo déplore que « ces dernières années, elle ne s’est pas distinguée par la démocratie, elle ne s’est pas distinguée par les exigences en termes d’Etat de droits ». Et de rassurer que « l’Etat guinéen travaille dans ce sens-là, sans aucune pression, sans aucune forme d’injonction. Et nous continuons à poser les actes avec un objectif ultime de finir la transition dans de très bonnes conditions et de permettre à la Guinée de tourner cette page et d’installer à sa tête, les gens que la majorité a choisis ».