Alors que le délai fixé à la Guinée pour présenter à la CEDEAO un chronogramme pour la Transition expire ce jour, la junte au pouvoir n’a présenté aucun rapport et charge l’institution. Le 25 mars dernier, la CEDEAO avait menacé la Guinée de nouvelles sanctions à défaut d’un «chronogramme acceptable pour la transition, au plus tard le 25 avril».
La junte militaire au pouvoir en Guinée, dirigée par le colonel Mamady Doumbouya, campe sur sa position et suit sa propre feuille de route, faisant fi des injonctions de la CEDEAO (Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest). L’instance sous-régionale avait fixé à ce lundi 25 avril 2022 le délai pour recevoir un chronogramme clair et concis pour un passage du pouvoir aux civils, à travers l’organisation d’élections. Le quel délai ne sera pas respecté.
Ce lundi, Ousmane Gaoual Diallo, porte-parole du gouvernement de Transition, a été on ne peut plus clair. «On n’a pas transmis de document à la CEDEAO et nous étions clairs là-dessus, depuis le début. Le gouvernement guinéen n’agit pas sous des contraintes ou sous le diktat de qui que ce soit». La junte au pouvoir va plus loin, précisant que «la Guinée en tant que membre-fondateur de la CEDEAO n’a jamais remis en cause sa volonté de continuer à siéger dans cette organisation sous-régionale».
Et de préciser : «Maintenant, chacun doit accepter de jouer son rôle », non sans jeter un gros pavé dans le jardion de l’institution. «Et je pense que la CEDEAO, depuis un certain temps, s’est détourné de l’objectif d’être cette institution au service des populations. Et de plus en plus, elle apparait aux yeux de l’opinion publique ouest-africaine comme une organisation au service de quelques chefs d’Etat et cela ne marchera pas», a poursuivi M. Diallo.
Le porte-parole du gouvernement indique toutefois que «la Guinée prendra la bonne décision lorsque le moment viendra pour assumer aussi bien son indépendance et sa volonté de renforcer la coopération dans le respect mutuel des uns et des autres Etats». Ainsi, la Guinée s’expose à des «sanctions économiques et financières (qui) seront immédiatement mises en œuvre», passé ce délai d’aujourd’hui. Après avoir été suspendue de la CEDEAO.