La noix de cajou est l’or de la Guinée-Bissau, qui en produit plus de 65 000 tonnes par an. Et une idée vient de germer du côté du ministère de l’Agriculture qui pourrait accroître les profits réalisés grâce à l’exportation de la petite noix. Pour créer de la valeur ajoutée, les Bissau-Guinéens songent à la vendre décortiquée. Un moyen simple de créer des emplois qui devrait bientôt porter ses fruits.
Mars est un mois important pour la Guinée-Bissau. C’est le moment de l’année où commence la récolte des noix de cajou, principale ressource du petit pays. Cette seule denrée rapporte 67% des recettes à l’export. Classée parmi les Pays les moins avancés (PMA), avec un PNB parmi les plus bas du monde, Bissau cherchait une idée pour faire fructifier l’exploitation de la noix en dépit de la chute des cours mondiaux. Et on dirait bien qu’elle a trouvé.
» Si on arrive à transformer entre 80 et 70% des noix brutes, les gens seront mieux rémunérés et de nouveaux emplois seront créés « , explique Magla Nantchia, directeur général du ministère de l’Agriculture, au journal Marchés tropicaux. L’idée : exporter les noix déjà décortiquées. Un processus de transformation qui créerait de la valeur ajoutée et ferait naître une petite industrie. Selon le ministère, cette simple opération pourrait faire quadrupler le revenu des paysans. Seul hic : les Bissau-Guinéens ne sont pas du tout formés à cette opération, et il semble difficile d’implanter les structures adéquates.
Une agriculture éclatée
En effet, la noix de cajou pousse sur des parcelles à la géographie morcelée. » Plus de 80% des Bissau-Guinéens vivent, au moins partiellement, de la noix de cajou, tout le monde a aujourd’hui des petites plantations « , poursuit Magla Nantchia. Pour mettre en place ce projet brillant, il faudrait donc créer des structures de formation des paysans au décorticage, à la transformation et à la commercialisation du produit fini. Un petit coup de pouce des bailleurs de fonds serait sans doute bien utile. Malheureusement, le FMI et la Banque mondiale continuent de jouer les timides, suspendant leurs investissements à la réduction de l’armée Bissau-guinéenne. L’Etat se promet cependant, avec ses maigres moyens, d’encourager le décorticage qui, pour le moment, s’effectue en Inde.