72 morts en quatre jours à Mogadiscio.
72 morts en quatre jours à Mogadiscio. La guerre ne s’est jamais arrêtée en Somalie. Y a-t-il seulement un Etat en Somalie ? Depuis la malheureuse opération » Restore hope « , la Somalie a quitté les journaux télévisés et les unes des quotidiens. C’est tellement loin. Et ils ne sont pas tout à fait comme nous. On ne sait même pas pourquoi ils se battent.
Les milices fabriquent de faux billets de banque, gèrent des régions entières. Le Somaliland, pays non reconnu officiellement, a fait sécession. Et s’en sort plutôt mieux que la Somalie. Il ne reste plus rien de ce pays. Son économie est dans le coma. Les chefs de guerre menacent toujours le très fragile gouvernement de transition. Mogadiscio, la capitale, est le théâtre permanent de combats à l’artillerie et aux armes lourdes.
Le célèbre chef de guerre, rebelle, opposant armé – la terminologie importe peu- Mohamed Aïdid qui a fait fuir les Américains, comme à son habitude ne reconnaît aucune autorité. Il menace de marcher sur la capitale. Les milices, habituées aux alliances de circonstance et -surtout- aux mésalliances, veulent faire tomber l’Etat balbutiant.
La communauté internationale, à commencer par l’Organisation de l’unité africaine (OUA), détourne les yeux. La Somalie ne possède pas de champs de pétrole. Ni de gaz. La Somalie n’est pas le Koweït. Juste une pauvre Bosnie, perdue en Afrique.
Dans cette guerre oubliée, même le nombre de victimes est ignoré. 10 000, 100 000, 1 000 000 ?
Pauvres Somaliens, vous auriez dû naître au Koweït ou en Arabie Saoudite. Les télés du monde entier auraient envoyé leurs équipes filmer les Yankees salvateurs en pleine action. Et les à-côtés. Genre l’artisanat somalien survit à la guerre. Etc. Si, il faut restaurer l’espoir en Somalie. Sans envoyer une armée de Rambo. Il faut aussi envoyer l’aide humanitaire. Il n’y a pas que les armes qui tuent. La famine aussi.