Les taxis malgaches ont fini de manger leur pain blanc avec les fêtes de fin d’année. Ils se disent menacés par le chômage. Leurs concitoyens leur préfèrent les transports en commun. Paradoxalement, le nombre de licences de taxi est en nette augmentation.
Transport de luxe. Les tananariviens boudent les taxis. Ils préfèrent les transports en commun et les longues marches. » Les Malgaches n’ont pas d’argent à dépenser en taxi. Leur budget ne leur permet que de subvenir aux nécessités alimentaires. Le pays s’est appauvri ces dernières années. Les chauffeurs de taxi gagnent très bien leur vie, beaucoup plus que les sociologues « , explique Daniel Ralao, sociologue à Tananarive. Pendant la période des fêtes, les taxis faisaient des recettes quotidiennes de 150 000 fmg (environ 169 FF), l’équivalent d’un mois de travail d’un employé de bureau.
15 000 taxis dans les rues d’Antananarivo
Trop nombreux. La mairie d’Antananarivo a délivré près de quinze mille licences de taxis. La profession attire de plus en plus de personnes car ce métier ne demande pas de qualifications spécifiques. » Quand j’ai commencé à travailler, je gagnais beaucoup d’argent mais on n’était pas nombreux dans les rues de la capitale. Aujourd’hui, non seulement les gens ne prennent plus le taxi mais les jeunes chauffeurs de taxi ne respectent plus leurs collègues plus âgés, ni leurs clients « , regrette Solia Rastio, chauffeur de taxi.
Le cercle des taxis de la capitale veut rompre le cercle vicieux. Les chauffeurs sont obligés d’augmenter leurs tarifs pour répercuter les hausses des prix des carburants. Le résultat est immédiat : le client, déjà apeuré par l’ancien tarif, fuit un transport de luxe. » Il faut que l’Etat nous aide par des subventions et par des réductions fiscales. Sinon, il n’y aura plus de taxi à Madagascar ! « , se plaint Solia Rastio.