De nouvelles perturbations sont attendues ces jours-ci sur les vols de la compagnie marocaine, Royal Air Maroc (RAM). Les pilotes ont enchaîné ce mercredi, une nouvelle grève qui devrait durer jusqu’au samedi 25 juillet, à deux jours d’intervalle d’un premier débrayage de 48 heures. Au cœur des revendications, « une marocanisation des postes de commandant de bord », dit-on du côté syndical. La hausse salariale évoquée par la direction de la compagnie ne figurerait finalement pas dans les réclamations.
Durcissement de ton chez les pilotes de la Royal Air Maroc (RAM). Après une première grève de 48 heures, le week-end dernier, ils ont entamé, mercredi soir, un nouveau mouvement qui devrait durer jusqu’au 25 juillet. Les passagers de la compagnie, nombreux en cette période estivale, vont devoir faire face à de nouvelles perturbations. Au cœur du conflit qui oppose ces pilotes à leur direction de la RAM, des revendications portant notamment sur la « marocanisation » de la fonction de commandant de bord et l’arrêt du recrutement des pilotes étrangers.
Selon les chiffres avancés par l’Association marocaine des pilotes de lignes (AMPL), Atlas Blue, filiale de la RAM, compterait une trentaine de commandants de bord étrangers soit la grande majorité des pilotes de la compagnie, tandis que chez la RAM Express, ils viendraient tous d’autres pays. Cette situation, indique l’AMPL, si elle se poursuit, pourrait nuire à la carrière de quelque 148 officiers pilotes de ligne marocains.
Guerre de communiqués
Le nouveau débrayage lancé ce mercredi s’explique, selon l’AMPL, par le blocage des pourparlers ouverts avec la direction. Cette dernière aurait, face aux revendications, « opté pour la provocation, la diversion…». Entres autres provocations citées : le recrutement d’un nouveau pilote étranger à Atlas Blue, alors même que le phénomène est au centre du conflit qui opposent les deux parties. Réponse de la direction de la RAM au sujet de la marocanisation des postes de commandant de bord : « c’est la compagnie qui a initié ce processus depuis 2006. Aujourd’hui, nous avons plus de 200 élèves-pilotes en formation dans l’Ecole nationale des pilotes de ligne qui vont certainement intégrer la compagnie», a déclaré un de ses responsables cité par l’Economiste.
Une guerre de communiqués oppose, en effet, l’AMPL et la direction de la RAM depuis le démarrage de la grève du 17 au 20 juillet dernier. D’un côté, la direction de la compagnie a indiqué qu’elle va apporter une réponse favorable à la hausse salariale réclamée par les pilotes, en ajoutant que malgré la grève du week-end dernier, 86% des vols programmés ont été assurés. Ceci grâce à la mobilisation d’avions et de l’équipage non gréviste, et à l’affrètement d’appareils de compagnies étrangères. Les représentants de l’AMPL, quant à eux, assurent que leur mouvement a été un succès et que 70% de la flotte de la RAM étaient restés cloués au sol. L’association a également accusé la compagnie de faire diversion sur les véritables raisons de sa grève en évoquant des hausses salariales. Cette question, indique-t-elle, ne figure pas dans son cahier de revendications.
Difficile de savoir de quel côté se trouve la vérité dans cette bataille. Début juillet, les pilotes avaient décidé, lors de leur Assemblée générale, de lancer une série de grèves pour forcer la direction de la RAM à la table de négociations qu’elle a quittée depuis la fin de leur dernière grève en octobre 2008. « La direction nous a soumis une feuille de route en octobre 2008, date de notre dernier mouvement de grève. Depuis, rien n’a été fait. En un mot, il y a une rupture de dialogue avec les responsables de la RAM », a expliqué Najib Ibrahimi, porte-parole de l’AMPL cité par la Vie Eco.
La sortie de cette crise n’est, visiblement, pas encore proche. Et ce sont les passagers qui, pendant ce temps, vont faire les frais en raison des retards et des annulations de vols attendue pendant cette grève.