De plus en plus de cas de grippe H1N1 2009 – surnommée au début de son apparition la ‘grippe porcine’, mais ensuite requalifiée de grippe A (H1N1) 2009 et grippe H1N1 2009 – sont enregistrés en Afrique de l’Est, d’après des responsables de la santé. Parmi les nouveaux cas, certains ont été signalés dans des écoles.
« Environ 350 cas de grippe H1N1 ont été confirmés au Kenya », a dit à IRIN Shahnaaz Sharif, directrice de la santé publique, précisant qu’il ne s’agissait pas de formes graves de la maladie. « Il est possible que le nombre de cas soit en réalité plus élevé ».
Au Kenya, le premier cas de grippe H1N1 2009, signalé le 29 juin, concernait un étudiant britannique en voyage dans le pays. Jusqu’à présent, aucun cas mortel n’a été enregistré.
« Les populations les plus touchées sont les jeunes âgés de 14 à 26 ans », a indiqué Mme Sharif. Chez les enfants, les jeunes adultes et les femmes enceintes, ainsi que chez les personnes souffrant déjà de certaines pathologies telles que l’asthme, le VIH/SIDA, le diabète ou encore les maladies cardiovasculaires, les risques de formes graves voire mortelles de la maladie sont supérieurs.
D’après Mme Sharif, les écoles touchées dans la région de Nairobi et dans le centre du pays ont reçu des recommandations et d’autres formes d’aide à la maîtrise de l’épidémie.
Les symptômes du H1N1 2009 sont similaires à ceux de la grippe habituelle : ils comprennent fièvre, maux de tête, toux, maux de gorge, douleurs musculaires et articulaires. La maladie est provoquée par un nouveau virus de la grippe, contre lequel la plupart des gens ne sont pas ou peu immunisés. Les cas d’infections par ce virus risquent donc d’être plus nombreux que les cas de grippe saisonnière.
En Ouganda, au moins 33 cas de grippe H1N1 2009 ont été confirmés, principalement dans le district de Bushenyi, dans l’ouest du pays. Paul Kagwa, ministre de la Santé, a dit à IRIN que neuf séminaristes du Séminaire catholique de Kitabi, à Bushenyi, s’étaient révélés positifs au test H1N1, et que 300 autres personnes recevaient actuellement un traitement contre des symptômes grippaux.
« Une équipe d’experts est présente dans cette zone pour aider à combattre la pandémie ; heureusement, aucune vie n’a été perdue pour le moment », a déclaré M. Kagwa.
Sam Zaramba, directeur général des services de santé, a dit à IRIN que le ministère de la Santé avait entrepris de renforcer sa campagne de sensibilisation car « la maladie se [répandait] rapidement dans le pays ».
En Ouganda, le premier cas de grippe H1N1 2009 a été confirmé le 2 juillet – il s’agissait également d’un ressortissant britannique en voyage dans le pays.
Le 28 septembre, 24 pays d’Afrique avaient officiellement déclaré 12 018 cas humains de grippe H1N1 2009 confirmés en laboratoire, dont 58 cas mortels, d’après un bulletin de l’Organisation mondiale de la santé (OMS). L’Afrique du Sud occupait la première place du classement, avec 11 253 cas dont 47 cas mortels, selon un bilan daté de la semaine se terminant le 14 septembre – dans ce pays, les statistiques sont compilées chaque semaine et la surveillance est renforcée.
La Tanzanie a signalé 143 cas et l’Ethiopie quatre.
Paul Garwood, chargé de communication à l’OMS, a dit IRIN que des mesures de contrôle avaient été prises, et que des vaccins seraient envoyés dans les pays en développement.
Pour commencer, environ 300 millions de vaccins seront distribués à plus de 90 pays, a-t-il annoncé.
« La distribution des premiers lots de vaccins donnés devrait commencer en novembre », a-t-il déclaré. « L’OMS continue à recommander que les travailleurs de santé soient vaccinés en priorité ».
L’OMS, en partenariat avec la Fédération internationale de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge, le Fonds des Nations Unies pour l’enfance et le Bureau des Nations Unies pour la coordination des affaires humanitaires, a lancé, en août, une initiative visant à réduire la menace que représente la grippe H1N1 2009 dans les pays en développement.
Cette initiative appelle notamment à identifier les populations les plus exposées aux risques d’épidémie et de mortalité liée à cette grippe, à traiter les maladies respiratoires et les pneumonies, et à assurer la continuité des services de santé essentiels. Elle sera lancée en premier lieu au Zimbabwe, ce qui permettra de tirer parti des leçons apprises dans ce pays lors de l’épidémie de choléra de 2008-2009, qui a touché près de 100 000 personnes et fait 4 000 morts.
Le 20 septembre, 300 000 cas de grippe H1N1 2009, dont 3 917 cas mortels, avaient été confirmés dans 191 pays et territoires. « Etant donné que de plus en plus de pays cessent de compter les cas, en particulier lorsqu’il ne s’agit pas de formes graves de la maladie, il existe une différence significative entre le nombre de cas enregistrés et le nombre [réel] de cas survenus », a observé l’OMS.