Le gouvernement est revenu sur la hausse des prix du pétrole. Paradoxe : en ne dérapant pas en une insurrection, la crise a démontré la bonne organisation des relations sociales dans le pays.
La principale crise vécue par le Nigeria depuis la fin du pouvoir militaire il y a un an s’est finalement résolue mardi dans le plus grand calme – malgré deux morts et quelques blessés dans les manifestations de lundi. Cette issue a démontré, d’une certaine manière, la réussite de la transition démocratique en cours. La grève générale de cinq jours, qui avait paralysé le pays à la suite de la décision gouvernementale d’augmenter de 50 % le prix de l’essence, s’est achevée sur l’engagement du gouvernement de limiter finalement la hausse des carburants à 10 %. Quant au pétrole lampant, son prix de vente restera finalement inchangé.
Immédiatement après la décision du gouvernement, Adams Oshiomhole, président de la principale centrale syndicale (NLC), a » ordonné « aux Nigérians de reprendre le travail. Dans la capitale économique Lagos, les magasins, les écoles et les banques avaient fermé dès le début de la grève. Elles ont réouvert dès l’annonce de l’accord. Dans le même temps, des files se formaient devant les stations-service à nouveau accessibles.
Les excuses d’Obasanjo
Le ministre de l’Information, Jerry Gana, a transmis à la NLC les excuses du président Olusegun Obasanjo : » le président souhaite s’excuser auprès de la NLC pour ne pas l’avoir consultée suffisamment avant la hausse des prix. (…) Il souhaitait éviter de retarder la réalisation de son programme « de réformes. Quant au leader syndical, il s’est félicité d’avoir démontré à l’Etat fédéral que ses décisions ne pouvaient être imposées sans débat au pays.
Les produits pétroliers sont très largement subventionnés au Nigeria, premier producteur d’Afrique. Toutes les tentatives de réduire le subventionnement des prix de vente ont jusqu’à présent échoué.