Des équipes de recherche africaines et européennes progressent dans la lutte contre le paludisme en étudiant la parenté génétique liant les espèces d’anopheles.
L’Institut de recherche sur le développement (IRD) a annoncé que onze organismes de recherche africains, français et italien se sont organisés en réseau en vue de mieux connaître les vecteurs du paludisme, autrement dit : la grande famille des moustiques anopheles. La transmission par piqûre d’un anophele femelle est, en effet, l’une des seules certitudes que l’on ait sur le » palu « , l’un des plus terribles fléaux sanitaires du continent.
L’objectif du programme en cours est de comprendre quels facteurs permettent aux différentes colonies d’anopheles (funestus, nili, moucheti, mascarensis, …) de résister, au bout de quelques années, aux insecticides déployées contre elles. L’autre difficulté à résoudre est la méconnaissance des niveaux de danger inhérents à chaque espèce. Certaines, par exemple, sont beaucoup moins » vectrices » que d’autres, mais il est difficile de savoir pourquoi.
Premiers résultats
La génétique, et en particulier les nouvelles technologies de biologie moléculaire sont susceptibles d’apporter une réponse à ces deux questions. Mieux on connaîtra la structure génétique de chaque anophele, et mieux on saura ce qui rend certaines plus dangereuses que d’autres. On découvrira aussi, espère-t-on, quels caractères génétiques acquièrent les espèces mutantes en vue de supporter les attaques insecticides.
Différentes zones d’études ont été sélectionnées en Afrique du sud, au Burkina Faso, au Cameroun, en Côte d’Ivoire, à Madagascar et au Sénégal. Parmi les premiers résultats enregistrés, une relation a été établie entre la structure génétique et le comportement alimentaire des anopheles. On sait donc à présent lesquelles sont les plus disposées à se nourrir sur l’homme.