La Fédération congolaise de football (Fecofoot) est au cœur d’une tempête politico-sportive qui secoue le pays. À la veille d’une assemblée générale clé, la gendarmerie a investi le siège de l’institution, empêchant ainsi toute réunion.
Cet acte marque un tournant dans le conflit qui oppose depuis des mois la Fecofoot au ministère des Sports, laissant planer une menace de suspension par la FIFA.
La gendarmerie intervient pour sceller le siège de la Fecofoot
Le vendredi 4 octobre, la gendarmerie congolaise a pris d’assaut le siège de la Fédération congolaise de football (Fecofoot) et placé les locaux sous scellé. Cette intervention spectaculaire visait à empêcher la tenue d’une assemblée générale extraordinaire prévue pour le lendemain, en présence de représentants de la FIFA et de la Confédération africaine de football (CAF). Le conflit, qui oppose le ministère des Sports à la Fecofoot, a pris une nouvelle dimension avec cette intervention des forces de l’ordre, suscitant de vives réactions.
À l’extérieur du bâtiment, des supporters de l’équipe nationale se sont rassemblés pour exprimer leur mécontentement. « Nous voulons du changement« , scandaient-ils, frustrés par les échecs répétés des Diables Rouges, qui n’ont pas participé à la CAN depuis 2015. Pour eux, le départ du président de la Fecofoot, Jean-Guy Mayolas, est devenu une nécessité.
Un bras de fer qui remonte à plusieurs mois
Le différend entre le ministère des Sports, dirigé par Hugues Ngouelondélé, et la Fecofoot ne date pas d’hier. Depuis plusieurs mois, les deux parties s’accusent mutuellement de mauvaise gestion, notamment en ce qui concerne les fonds alloués au football congolais. Après la défaite humiliant 6-0 contre le Maroc lors des éliminatoires du Mondial 2026, Mayolas avait publiquement accusé le ministère de retenir « tout l’argent du football congolais« , aggravant ainsi la situation.
De son côté, le ministère des Sports a récemment tenté de révoquer Mayolas. Il a invoqué pour cause une gestion défaillante. Cependant, la Fecofoot, soutenue par la FIFA et la CAF, défend la légitimité de son mandat, qui doit courir jusqu’en 2026.
Le spectre d’une suspension par la FIFA
L’intervention de la gendarmerie dans les affaires internes de la Fecofoot pourrait avoir des conséquences graves. La FIFA, qui veille jalousement à l’indépendance des fédérations sportives, pourrait suspendre le Congo de toutes compétitions internationales si elle estime que le gouvernement s’immisce dans la gestion du football national. Une telle sanction serait catastrophique pour le football congolais, déjà en proie à des difficultés économiques et sportives.
Les tensions entre la Fecofoot et le ministère des Sports mettent en danger l’avenir des Diables Rouges, notamment dans les éliminatoires de la CAN 2025 et du Mondial 2026. Les supporters, quant à eux, redoutent de voir leur équipe nationale plongée dans une crise encore plus profonde.