Le Maroc saigne. Et avec lui la liberté et la raison. Vies fauchées par l’imbécillité des hommes. Créer l’enfer pour aller au paradis : étrange concept que celui-ci. La religion quelle qu’elle soit ne prône-t-elle pas un message d’amour ? Encore peut-on se demander ce que certains mettent derrière un concept beaucoup moins fleur bleue qu’il n’y paraît. Il est vrai que l’on peut tout aimer, même la douleur, même la souffrance, même la mort.
Quelle justification pour tous ces morts ? Foi dogmatique et aveugle. Si on ne fait pas d’omelette sans casser d’oeufs, la leur promet d’être gargantuesque. Et au banquet des bourreaux, ils s’en mettront plein la panse. Repus de sang et de larmes. Sourds aux cris des innocents. Qu’est-ce-que 41 vies contre la promesse d’un au-delà glorieux sous les hourras des houries (jeunes vierges promises aux croyants au paradis) ?
Le pire dans tout ça est que cela apporte encore malheureusement de l’eau au moulin de la machine américaine et lui offre une nouvelle légitimité pour agir en toute impunité. Le combat contre le terrorisme n’a pas de frontières. Il est déjà bien loin le temps des protestations internationales contre la guerre en Irak.
Et qui pensent-ils vraiment rallier à leur cause, ces kamikazes, avec des actions aussi sordides que sanglantes ? Qui peut se réjouir de ce qui s’est passé à Casablanca vendredi dernier ? Assirat al Moustaquim (Le chemin vertueux), le mouvement suspecté d’avoir perpétré ces attaques, n’a rien perpétré d’autre qu’un massacre gratuit qui n’aura pour conséquence que de les marginaliser d’avantage dans leur cause.