A l’occasion de l’annonce du budget 2001, le secrétaire d’Etat pour les finances et les affaires économiques a expliqué, lundi, que l’augmentation de la dette gambienne (566 millions de dollars) handicapait lourdement le dynamisme économique et social du pays.
L’augmentation du montant de la dette sape les efforts de la Gambie en matière de développement économique et social. Lors de la présentation du budget 2001 le secrétaire d’Etat pour les finances et les affaires économiques a expliqué, lundi devant l’Assemblée nationale, les rapports de force en action dans cette dangereuse situation.
De 390 millions de dollars en 1992, le montant de la dette gambienne est passé à 566 millions en 1999. 30% du budget de l’Etat sont actuellement consacrés à honorer ses créances. Mais si la dette extérieure représente 75% de la dette globale, c’est la dette publique, pour son impact négatif sur l’investissement privé, qui préoccupe le plus le gouvernement.
Investissements VS taux d’intérêt
Le mécanisme est simple. Face au déséquilibre dépenses/recettes, l’Etat doit trouver des liquidités pour financer sa dette publique. En conséquence, il émet des obligations sur le marché avec un taux d’intérêt qui les rende attractives pour les investisseurs privés. Il en va de même avec ses taux bancaires.
Pour espérer lever des fonds, les entreprises privées doivent surenchérir ce taux pour proposer une offre plus compétitive que celle de l’Etat. D’autant plus qu’il y a plus de risques à investir sur ce genre de titres, moins surs que leurs homologues nationales.
Le coût de l’investissement en fonds propre ou en emprunts contractés auprès du secteur bancaire devient ainsi plus lourd pour le privé. D’où une prudence, voire une certaine frilosité à investir dans le pays. Une situation qui porte préjudice à des domaines clefs de l’économie tels que la santé, l’éducation, l’agriculture ou le tourisme.
La lutte pour la réduction de la pauvreté, dont le budget 2001 fait sa priorité s’avère d’autant plus difficile.