La Gambie et le Sénégal ratent le bac


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Depuis une semaine, les routes sont coupées entre la Gambie et le Sénégal. En réaction à une hausse brutale du prix de la traversée du bac de Gambie, les transporteurs sénégalais empêchent l’entrée des Gambiens sur leur territoire. Les autorités tentent de calmer le jeu, mais semblent complètement dépassées par les événements.

Depuis une semaine, la ville de Ziguinchor, point de passage traditionnel entre la Gambie et le Sénégal, est complètement paralysée. A l’origine du blocage, la hausse soudaine des tarifs de la GPTC – l’Association des transporteurs publics de Gambie – concernant le prix des traversées du fleuve Gambie pour les routiers sénégalais. Du jour au lendemain, le passage en bac a augmenté de 200%. Le prix pour un camion, par exemple, est ainsi passé de 870 dalasis (60 euros) à 1 740 dalasis (120 euros). Les transporteurs sénégalais, déconcertés par cette majoration, ont réagi en empêchant l’entrée des Gambiens dans leur pays. Depuis, la tension ne cesse de monter et les incidents se multiplient à la frontière.

La Gambie, traversée de part en part par le fleuve du même nom, est une enclave côtière en plein coeur du Sénégal. Pour qui veut traverser le Sénégal du nord au sud, c’est donc un passage obligé. La nouvelle tarification, trop lourde pour les taxis, les cars et les camions sénégalais, a peu à peu contraint les usagers à contourner le pays par l’est, notamment via Tambacounda. Une manne pour les stations service de cette ville et pour l’économie de la région, mais une perte de temps considérable pour les transporteurs.

Communication rompue

Pour signifier leur mécontentement, ceux-ci n’ont donc pas hésité à bloquer l’entrée des Gambiens sur leur territoire. Au ministère des Transports, on semble totalement dépassé par les événements. Babacar Seikh, directeur des transports terrestres, dit n’avoir eu aucune explication de la part du gouvernement gambien ou des responsables de la GPTC. Une rencontre est prévue le 18 juillet, sous réserve de confirmation par la partie gambienne.

Dernier coup de théâtre : lundi, le ministre des Affaires étrangères gambien, Babucar Blaise Jagne, s’est fait refoulé à la frontière de Ziguinchor. Prévenues à la hâte de sa visite, les autorités sénégalaises auraient tenté de faire lever le barrage entretenu par le syndicat des transporteurs. Cafouillage. Le temps de prendre ces dispositions, les ministre était déjà reparti pour Banjul.

Au ministère sénégalais des Affaires étrangères, on est plus qu’embarrassé.  » Nous ne pouvons pas nous prononcer sur cet événement. Nous attendons des directives du ministère de l’Intérieur « , précise le directeur du département Afrique-Asie, sans autre commentaire. La communication entre la Gambie et le Sénégal paraît coupée, à tous les niveaux.

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