La Francophonie a invité les représentants des pays lusophones et hispanophones à son colloque annuel afin de renforcer leur coopération. Pour cette inauguration, les présidents de l’Equateur, du Mozambique et de la France étaient présents aux côtés de Boutros Boutros-Ghali.
« Trois espaces linguistiques face aux défis de la mondialisation », c’est ainsi que se définit le colloque international organisé par cinq organisations de promotion des langues latines. Lors de son inauguration, le 20 mars à l’Université de la Sorbonne (Paris), trois chefs d’Etat étaient présents : Gustavo Novoa Bejarano, président de l’Equateur, Joachim Alberti Chissano, président du Mozambique et Jacques Chirac, président français.
Boutros Boutros-Ghali a inauguré ce colloque en soulignant la nécessité et l’urgence de créer de nouvelles instances de dialogue sur les échanges culturels, face aux dangers de la mondialisation. Il a déclaré qu’il fallait « démocratiser la mondialisation avant qu’elle ne dénature la démocratie ».
La langue, facteur d’union
M Chissano, président du Mozambique, Etat membre de la Communauté des pays de langue portugaise, souhaite voir « s’affirmer la présence des pays de langue lusophone sur la scène internationale ». Selon lui, la langue est un facteur d’union qui doit permettre à ces pays de relever les défis lancés par la mondialisation. Il a également souligné que l’antique dichotomie entre pays « civilisés » et pays « non civilisés » étaient révolue et que l’Humanité rassemblait toutes les civilisations avec leurs différences.
Selon M Chissano, la langue est un « outil de promotion de la paix et de la tolérance ». Le président mozambicain a également déploré que l’Afrique n’ait pas tiré les bénéfices de la révolution numérique. Il désire qu’elle puisse l’utiliser pour lutter contre la pauvreté. Le Président Jacques Chirac a pris la parole à son tour, afin d’encourager les cinq organisations présentes à établir une déclaration officielle établissant leur coopération. Il souhaite également faire reconnaître par l’Unesco* ce droit à la diversité culturelle.
Par la suite, les responsables des cinq organisations à l’initiative de ce colloque ont pris la parole pour défendre le multiculturalisme. L’écrivain Jorge Semprun a clos l’inauguration par ces mots : « Nos langues sont fortes, n’ayons pas peur de la mondialisation ». L’avenir en sera le témoin.
* Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science, la culture et la communication.