La France voudrait-elle recoloniser le Congo?


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Le journal tchadien Alwihda et son site alwihdainfo dénoncent avec force dans leur édition du 2 septembre 2017 l’instrumentalisation de la justice française contre le président congolais Denis Sassou N’Guesso, coupable, selon eux, de s’être tourné vers la Chine pour réaliser divers travaux d’équipement et d’infrastructures à Brazzaville et dans diverses villes du Congo.

Ce n’est pas par hasard, juge le journaliste Rwahne Darwin, que depuis le mois de juillet 2017, la justice française a mis en examen au moins cinq membres de la famille du Président congolais, dans l’affaire dite des « biens mal acquis ». En cause, en particulier, l’achat il y a trente ans par l’un d’entre eux d’un pavillon de banlieue au Vésinet (notre photo). Tout porte à penser, selon lui, que ce matraquage judiciaire, aux relents néocolonialistes, va aller crescendo tant que la France « n’aura pas fait payer à Sassou le choix qu’il a porté sur la Chine pour le développement du Congo« .

Selon le journaliste tchadien, « cette volonté affichée fait penser que dans les prochains jours, la justice française allongerait volontiers sa liste de mises en examen. Car, derrière l’écran de fumée judiciaire se cache en réalité, une volonté politique visant à faire payer au Congo son partenariat stratégique noué avec la Chine« .

Et de dénoncer le « deux poids deux mesures » d’une presse française prompte à relayer les mises en examen visant les proches de Denis Sassou N’Guesso, mais qui reste bien silencieuse quand celui-ci, à l’inverse, porte plainte contre l’antenne française de Transparency international pour «tentative d’escroquerie au jugement ». Un peu comme si certaines informations ne méritaient pas que l’on s’y attarde.

Il faudrait pourtant s’interroger, remarque lucidement notre confrère tchadien, sur les choix qui sont opérés par ces agences d’influence prétendument « non-gouvernementales », mais largement financées par les fonds publics français et américains : « pourquoi les monarchies du Golfe qui donnent l’impression de vouloir acheter tout Paris n’attirent pas l’attention de la justice française autant qu’elle s’intéresse aux quelques biens des chefs d’Etats africains ? » De fait l’achat par les souverains arabes ou orientaux des plus beaux hôtels particuliers de Paris (la plus grande partie de la Place Vendôme par exemple, ou le fameux hôtel Lambert sur l’Ile-St-Louis) ne suscite pas de poursuites judiciaires alors même que la fortune des acheteurs est directement puisée dans les réserves de pétro-dollars de leurs micro-états.

Serait-ce que la France n’ayant jamais colonisé l’Arabie, ni l’Inde, l’enrichissement colossal de ces chefs d’Etat, même s’il s’étale luxueusement au coeur historique de Paris, n’attire pas le regard de l’ancien colonisateur, si rapide à fustiger, en revanche, l’achat par un parent du président congolais d’un modeste pavillon de banlieue… au Vésinet !

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