La France va reconnaître son implication dans la mort de Maurice Audin, torturé pendant la guerre d’Algérie


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Place Maurice Audin

Emmanuel macron doit se rendre au domicile de la veuve de Maurice Audin, arrêté le 11 juin 1957 pendant la bataille d’Alger, porté disparu mais en réalité décédé après avoir été torturé par des membres de l’armée française. Le Président français va lui remettre une déclaration reconnaissant la responsabilité de la France en avouant que Maurice Audin a été «torturé à mort ou torturé puis exécuté». Emmanuel macron va également ouvrir les archives nationales sur les disparus de la Guerre d’Algérie.

Lorsqu’ils viennent chercher Maurice Audin à son domicile, le 11 juin 1957, les officiers français assurent à sa femme qu’elle le reverra bientôt. Pendant quatre jours, elle est séquestrée avec ses trois enfants dans son appartement, transformé en souricière. C’est ainsi qu’Henri Alleg, le directeur du quotidien interdit Alger Républicain, sera arrêté le 12 juin alors qu’il rendait visite à son ami. Les seules informations, rassurantes, dont Josette Audin dispose alors sur son mari lui proviennent de ses gardiens.

Libre de ses mouvements le 15 juin au soir, elle ne parvient pas à obtenir des informations dignes de foi de la part des autorités. Le 25 juin, elle prend lecture d’un « rapport sur l’évasion du détenu Audin ». Elle n’y accorde aucun crédit, malgré les nombreuses confirmations des autorités militaires.

La plainte en homicide contre X qu’elle dépose auprès du doyen des juges d’instruction d’Alger n’obtiendra aucune suite. De même que celle qu’elle a déposée le 9 mai 2001, en France, six jours après la parution du livre du général tortionnaire Aussaresses avouant le meurtre de maurice Audin. Quant au principal suspect, le lieutenant Charbonnier, il « a continué sa carrière dans l’armée. Il est même mort avec la légion d’Honneur… Je dis bien Honneur », s’indignait Pierre Vidal-Naquet, un historien spécialiste du sujet.

« Un moment de force »

En 2004, Bertrand Delanoé, maire de Paris avait inauguré une place au nom du jeune mathématicien communiste Maurice Audin « C’est un moment d’émotion et un moment de force », avait déclaré le maire de Paris à l’entame de son discours où il déclarait que cette inauguration « n’est pas une inauguration banale. Quarante-sept ans après », « il y a des hommes et des femmes qui ne se résignent pas à l’oubli et au trucage de l’histoire ».

Maurice Audin, né en Tunisie en 1932, d’un père métropolitain et d’une mère « algérienne d’origine européenne », est considéré en Algérie comme un martyr de la guerre d’indépendance. Au même titre que Didouche Mourad, Larbi Ben M’Hidi ou encore Zighout Youcef.

Le texte de l’Élysée sera rendu public après la rencontre avec Josette Audin et ne fera l’objet d’aucune déclaration.

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