Le ministre français de la Coopération en visite au Sénégal a déclaré son soutien au plan de relance des économies africaines publié par l’administration Wade. Une initiative qui renforce la position sénégalaise face au plan Millenium défendu par l’Afrique du Sud, le Nigeria et l’Algérie.
La France soutient le plan Omega de relance des économies africaines défendu par le chef de l’Etat sénégalais, Abdoulaye Wade. Tel est le principal enseignement de la visite du ministre de la Coopération, Charles Josselin, au Sénégal, les 28 et 29 mars dernier. Ce plan avait été révélé aux sommets de Davos et de Syrte, conjointement (en concurrence, diront les mauvaises langues) au plan Millenium concocté par les chancelleries sud-africaines, nigérianes et algériennes.
Le plan Omega insiste particulièrement sur le soutien international aux créations d’infrastructures telles que les transports, les voies de communications et les nouvelles technologies de l’information. Des efforts colossaux sont nécessaires pour pallier ces carences. Or, depuis trois ans, le Fonds monétaire international et la Banque Mondiale refusent de financer nombre de ces programmes, arguant que faute de capacités d’entretien suffisantes » ces infrastructures deviennent des gaspillages pour les Etats africains « . Dixit Louis Fernique, expert en politique routière à la Banque mondiale (à notre confrère » Fraternité Matin « ).
Pas de pré-carré
De là à dire que, par ce soutien public, la France jette une pierre dans le jardin des trois grandes puissances africaines, il n’y a qu’un pas, qu’au ministère français de la Coopération… on se refuse à franchir : » Il ne s’agit pas de défendre un pré-carré français. Nous soutenons ces deux plans qui sont, non pas contradictoires, mais complémentaires. L’idée c’est que le débat se développe entre les deux protagonistes. C’est de l’intérêt de tous que les positions convergent et que toutes les pistes soient suivies « , résume-t-on dans l’entourage du ministre de la Coopération.
Objectif : renforcer Wade, certes, mais pour participer » à l’élargissement des débats et à l’émergence d’une position commune « . En clair : renforcer Wade pour faire pièce aux prétentions hégémoniques des » trois grands « , qui ne doivent pas » s’approprier une vision panafricaine », tout en réaffirmant, vis-à-vis de ses partenaires, que la diplomatie française a renoncé à ses propres prétentions magistrales sur le continent. Exercice délicat.