La France a officiellement déclaré son soutien à l’attribution de deux sièges permanents au Conseil de sécurité de l’ONU pour les pays africains. Lors d’une interview télévisée, ce mardi, Jean-Noël Barrot, ministre français de l’Europe et des Affaires étrangères, a affirmé cet engagement. L’officiel français a souligné l’importance d’une meilleure représentation de l’Afrique au sein des instances internationales.
Jean-Noël Barrot a annoncé qu’il se rendrait en Éthiopie d’ici la fin du mois pour des discussions avec l’Union Africaine à Addis-Abeba. Cette visite sera l’occasion de réitérer le soutien de la France à une réforme du Conseil de sécurité qui donnerait une voix plus forte à l’Afrique, un continent souvent sous-représenté dans les décisions mondiales malgré son poids démographique et économique croissant.
La France, l’un des premiers membres permanents à plaider pour l’Afrique
« Ce que nous défendons, c’est l’idée d’avoir deux sièges permanents pour les pays africains au Conseil de sécurité », a affirmé Barrot, ajoutant que la France souhaite que les institutions internationales soient plus inclusives et légitimes. Pour la France, un Conseil de sécurité réformé qui inclut des voix africaines permanentes permettrait d’assurer une meilleure écoute et application de ses décisions.
La question de la réforme du Conseil de sécurité n’est pas nouvelle, mais la France est l’un des premiers membres permanents à plaider explicitement pour une représentation accrue de l’Afrique. Actuellement, le Conseil de sécurité compte cinq membres permanents avec droit de veto (États-Unis, Chine, Russie, France, et Royaume-Uni), mais les voix de l’Afrique sont essentiellement portées par des membres non permanents qui ne disposent pas du droit de veto.
Immigration clandestine et relations avec les partenaires au Sahel
Jean-Noël Barrot a également profité de cette interview pour aborder d’autres sujets internationaux, notamment la question de l’immigration clandestine et les relations de la France avec ses anciens partenaires au Sahel, suite au retrait militaire progressif de la France de cette région. Il a précisé que ces réformes sont nécessaires pour renforcer la crédibilité des institutions mondiales.
En réaffirmant sa position, la France espère convaincre d’autres membres permanents du Conseil de sécurité de la nécessité de cette réforme. Les nations africaines, de leur côté, réclament depuis des années une place permanente au sein de cette instance pour mieux défendre les intérêts du continent dans les décisions géopolitiques mondiales.
Un Conseil de sécurité déconnecté des réalités de l’Afrique ?
L’attribution de sièges permanents à l’Afrique renforcerait le sentiment de légitimité de l’ONU et du Conseil de sécurité, estime Barrot. Ce changement permettrait de répondre aux critiques de plus en plus nombreuses à l’égard d’un Conseil de sécurité qui serait déconnecté des réalités et des préoccupations des pays en développement, notamment ceux d’Afrique.
À la lumière de l’élection de Donald Trump aux États-Unis, Jean-Noël Barrot a également évoqué les relations euro-américaines et la nécessité pour l’Europe de renforcer ses propres alliances internationales, en particulier avec l’Afrique. L’Afrique est devenue un partenaire clé pour la France et l’Europe dans des domaines variés tels que la sécurité, l’économie et la gestion migratoire.