La France accepte la dénonciation de l’accord militaire qui la lie depuis 2018 au Burkina Faso. C’est cet accord qui légitime la présence de quelque 400 soldats français des forces spéciales sur le sol burkinabè. Les militaires français se retireront du Burkina Faso dans le délai d’un mois.
Le gouvernement français a fait savoir, ce mercredi, qu’il retirera ses soldats présents au Burkina Faso. Ceci, conformément au souhait des autorités de ce pays. C’est à travers un communiqué publié par le Quai d’Orsay que la position française sur la question a été dévoilée. « Mardi […], nous avons reçu formellement la dénonciation, par le gouvernement burkinabè, de l’accord de 2018 relatif au statut des forces françaises présentes dans ce pays », déclare le communiqué.
C’est ce à quoi le Président français, Emmanuel Macron, avait invité son homologue burkinabè, dimanche dernier. Le gouvernement français en donc a pris acte et s’engage à respecter les clauses de l’accord. « Conformément aux termes de l’accord, la dénonciation prend effet un mois après la réception de la notification écrite. Nous respecterons les termes de cet accord en donnant suite à cette demande ».
Une victoire pour les manifestants anti-français
Cette décision vient sonner la fin d’un feuilleton qui a commencé depuis quelques mois. Il s’agit de la montée du sentiment anti-français au sein des populations burkinabè. Ce sentiment s’est exacerbé avec le coup d’État du 30 septembre 2022 qui a porté au pouvoir le capitaine Ibrahim Traoré. Dans la foulée du putsch, des manifestants s’en sont pris à des symboles de la présence française. C’est le cas de l’Institut français de Bobo-Dioulasso qu’ils ont mis à sac.
Vendredi dernier encore des manifestants avaient investi les rues de Ouagadougou. Ils réclamaient une fois de plus le départ des soldats des forces spéciales françaises. C’est dans ces conditions que l’Agence d’information du Burkina (AIB) a publié l’information selon laquelle les autorités au plus haut niveau bu Burkina Faso souhaitaient le départ des troupes françaises. Tout est allé très vite depuis lors : le gouvernement burkinabè a très vite répondu à la requête du Président français qui attendait une notification claire de la part des autorités burkinabè. Le gouvernement français s’est également empressé d’accuser réception et de se dire prêt à retirer ses troupes. Une certaine victoire pour les meneurs des manifestations anti-françaises. Et un vide que la milice privée Wagner va s’empresser de combler.
Il faut noter que la présence militaire française au Burkina est limitée aux forces spéciales. 400 hommes basés dans le nord du pays dont l’action se concentre sur la lutte contre le terrorisme au Sahel.