Le premier ministre français a déclaré, ce mardi, que Paris était disposé à accorder « l’asile politique » à Ngarlejy Yorongar. L’opposant tchadien avait disparu près d’un mois après la tentative de coup d’Etat manquée contre le président Idriss Déby Itno, début février. Selon son fils, installé en France, il aurait subi des tortures et il se sentirait « très mal ».
La France est prête à accueillir l’opposant tchadien Ngarlejy Yorongar. « La France a une tradition d’asile que chacun connaît bien. L’asile politique sera accordé », a déclaré le premier ministre français François Fillon sur les ondes d’Europe 1. Ngarlejy Yorongar avait disparu peu après une tentative de putsch contre le président Idriss Déby Itno, début février. Il est actuellement au Cameroun, d’où il a donné signe de vie samedi dernier.
Avant d’arriver dans ce pays, dans des circonstances encore non établies, les autorités auraient séquestré la figure du contre-pouvoir et lui auraient fait subir de mauvais traitements. « Il se sent très mal à cause des tortures endurées pendant sa détention et du stress des derniers jours. (…) Il a besoin d’un check-up complet en Europe, il ne va pas tarder à venir en Europe, c’est une question de jours », a expliqué son fils Rokoumian, installé en France.
France, Belgique, Allemagne ?
Son état de santé serait aussi aggravé par des tentatives d’assassinats présumées, par balle et par poison, dont il aurait fait l’objet lors de sa captivité. Ngarlejy Yorongar lèvera sans doute bientôt le voile sur ce qu’il a enduré. « Ma santé n’est pas bonne, mais je suis encore en vie pour témoigner », a-t-il déclaré à l’AFP.
On ne sait pas s’il acceptera la proposition française. Interrogé lundi par RFI sur un choix qui pourrait se porter sur l’Allemagne ou la Belgique, Ngarlejy Yorongar a déclaré attendre « les résultats des démarches des uns et des autres ».
Ce mardi, François Fillon n’a pas manqué d’évoquer le sort des autres opposants disparus, pour lesquels la France a obtenu auprès du Tchad la mise en place d’une commission internationale d’enquête. On reste en effet toujours sans nouvelle d’Ibni Oumar Mahamat Saleh, porte-parole de la principale coalition de l’opposition.
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