Le ministre français de l’Immigration, Brice Hortefeux, était en visite au Gabon, mardi dernier, où il a été reçu par le chef de l’Etat gabonais, Omar Bongo Ondimba. Il a informé le président gabonais de l’entrée en vigueur en France de l’accord bilatéral de gestion concertée des flux migratoires signé par les deux pays en juillet 2007.
Notre correspondant au Gabon
Aussitôt signé, cet accord avait été adopté et mis en application au Gabon par ordonnance. Les autorités françaises, quant à elles, avaient pris l’option législative, laissant l’appréciation de ce texte au Parlement. Ce qui avait été ressenti comme une forme d’injustice par un bon nombre de Gabonais. Mais l’essentiel est fait, et l’équilibre rétabli.
Pour le ministre français de l’Immigration, cet accord est un véritable « témoignage de reconnaissance envers le président Omar Bongo Ondimba et la marque de l’amitié profonde entre la France et le Gabon ». Et, a-t-il ajouté, il est avantageux pour le Gabon et utile pour la France. Certainement parce qu’il permet de réchauffer les relations entre les deux pays. Relations parfois mis-en mal à cause des incidents liés au traitement des ressortissants gabonais en France.
Pour une meilleure application de cet accord, le Gabon et la France se sont engagés à mettre rapidement en place un comité de suivi mixte dont le rôle sera de gérer, de façon concertée, les flux migratoires entre les deux pays. C’est une nouvelle ère des relations franco-gabonaises qui s’ouvre. Elle permettra d’établir des rapports justes et équitables en matière d’immigration entre les deux pays. Avant la signature et la mise en application réciproque de ce documents, à en croire les candidats à l’émigration, obtenir le visas d’entrée en France relevait du parcours du combattant.
« Nos compatriotes ne seront plus chassés de la France comme des chiens »
Espérons que les choses vont réellement changer et que les étudiants gabonais par exemple, dès cette rentrée académique, pourront justement avoir des facilités de pouvoir poursuivre leurs études supérieures en France, sans que leurs demandes de visas ne soient rejetées sans aucune raison valable, après avoir dépensé des fortunes pour s’inscrire dans les universités françaises, parfois privées.
«Si cet accord se transforme en acte, ce sera une bonne chose pour les jeunes qui veulent poursuivre leurs études en France. Moi j’ai tenté plusieurs fois, je n’ai pas eu de visas et je me suis résignée. Peut-être que ce n’était pas ma route», nous a déclaré Mireille, une jeune étudiante gabonaise.
« Mais mieux vaut tard que jamais. Le Parlement français a réparé une injustice en paraphant cet accord. Les Français ont toujours eu des facilités d’immigration et de séjour chez nous. Nous osons espérer qu’avec l’entrée en vigueur de cet accord, nos compatriotes ne seront plus chassés de la France comme des chiens », a poursuivi la jeune étudiante, faisant allusion aux deux étudiants gabonais expulsés de la France il y a quelques mois dans des conditions humiliantes.
Rappelons que cet accord paraphé par les deux pays vise à faciliter les déplacements et le séjour en France des salariés et étudiants gabonais. Par la règle de réciprocité, les Français bénéficieront des mêmes privilèges. Il prévoit également la suppression des visas de court séjour pour les titulaires des passeports de services, et ouvre l’ère des visas de circulation de deux ans à entrées multiples pour des raisons économiques, médicales, professionnelles et familiales.