Le gouvernement français a introduit deux nouvelles exigences pour l’obtention des titres de séjour : maîtriser la langue française et adhérer aux principes et valeurs de la France. Cette décision, visant à durcir les conditions d’attribution des titres, s’inscrit dans la volonté d’accélérer la mise en œuvre de la loi Darmanin, adoptée fin 2023.
Othman Nasrou, secrétaire d’État chargé de la citoyenneté, en a fait l’annonce lors d’une déclaration sur le plateau de Public Sénat. Il a rappelé que, selon cette loi, les candidats à un titre de séjour devront passer un examen de français à partir du 1er janvier 2026. Cependant, le gouvernement envisage d’avancer cette échéance d’un an. « Je vais demander aux préfets que nous soyons opérationnels dès le 1er juillet 2025 à titre expérimental », a-t-il expliqué dans une interview au journal Le Parisien.
Tests obligatoires pour toutes les demandes de régularisation
Othman Nasrou a également précisé que les demandeurs devront passer un second test visant à évaluer leur adhésion aux principes et valeurs français. « Nous allons instaurer des tests civiques pour vérifier l’engagement envers un certain nombre de principes et de valeurs républicains », a-t-il déclaré, mardi, sur le plateau de BFMTV. Ce test sera conçu pour évaluer les connaissances des étrangers sur l’histoire de France et pour s’assurer qu’ils partagent certains principes fondamentaux, notamment la laïcité.
« L’objectif est de poser des questions qui démontrent non seulement une écoute des contenus, mais aussi une compréhension réelle », a affirmé Nasrou, qui souhaite que ces deux tests soient obligatoires pour toutes les demandes de régularisation, y compris celles relatives à l’asile. Ces nouvelles conditions s’inscrivent dans un contexte plus large de durcissement des règles d’immigration en France, particulièrement à l’égard des pays africains.
Réorientation de la politique d’immigration
En 2021, le gouvernement français avait déjà réduit le nombre de visas délivrés aux ressortissants de certains pays d’Afrique. Paris avait justifié cette décision par le non-respect des engagements de réadmission de leurs citoyens en situation irrégulière. Cette réduction avait suscité des tensions diplomatiques, en particulier avec des pays comme l’Algérie, le Maroc et la Tunisie. En parallèle, des mesures avaient été mises en place pour renforcer les contrôles et les conditions d’obtention des visas.
Elles incluaient des demandes de justificatifs plus strictes et des délais de traitement allongés. Ces ajustements visaient à faciliter le retour des migrants en situation irrégulière, tout en encourageant une immigration plus qualifiée. Ces récentes exigences de maîtrise de la langue et d’adhésion aux valeurs républicaines complètent un tableau où la France cherche à réorienter sa politique d’immigration, en mettant l’accent sur l’intégration et l’engagement civique des nouveaux arrivants.