Le patron de la diplomatie française rompt le silence au sujet des prisonniers politiques d’Egypte, détenus depuis le 3 juillet dernier, lors de la destitution de Mohamed Morsi. Au cours d’un entretien avec la presse, Laurent Fabius a appelé ce mardi à la libération de Mohamed Morsi, détenu par l’armée égyptienne.
«La situation est très critique. Nous appelons au refus de la violence et à la libération des prisonniers politiques, y compris l’ancien Président Morsi ». Ces phrases sont du chef de la diplomatie française qui faisait face à la presse ce mardi.
Revenant sur les circonstances de la destitution de l’ex-Président égyptien par l’armée, Laurent Fabius confie que « Mohamed Morsi avait été élu dans des conditions régulières, mais le sentiment qu’ont eu beaucoup de personnes, c’est qu’il voulait aller vers un islamisme à marche forcée et d’autre part la situation économique était catastrophique ». Mohamed Morsi est destitué le 3 juillet. Si certains, dont les Frères musulmans parlent de coup d’Etat militaire, la France elle a une autre appréhension de la situation actuelle. Raison pour laquelle elle continue d’accompagner l’Egypte à travers une aide alimentaire qui se prolonge. Et à juste raison selon les propos de Fabius. « Nous n’avons pas appelé cela juridiquement un coup d’Etat, car, cela impliquerait l’arrêt de l’aide internationale à ce pays et, ce n’est pas le moment de rendre la situation économique plus difficile », soutient le chef de la diplomatie française qui souhaite que l’armée égyptienne soit en retrait. Laurent Fabius qui confie s’être entretenu avec son homologue égyptien ainsi qu’avec le vice-président égyptien, Mohamed el-Baradei, a en outre souhaité que « le régime qui s’est installé retourne le plus vite possible vers une approche démocratique et refuse les violences ». Laurent Fabius a appelé au dialogue et a condamné les brutalités, peu avant de s’entretenir avec Catherine Ashton, chef de la diplomatie de l’Union européenne. Cette dernière a rencontré ce mardi, Mohamed Morsi au Caire. Elle a confié que l’ex-Président déchu allait bien, qu’il avait l’accès à l’information, via les journaux et la télévision.