Les autorités françaises se joignent aux quatorze autres commémorations des indépendances de leurs anciennes colonies en Afrique. Jacques Toubon, secrétaire général du cinquantenaire des indépendances africaines en France, a dévoilé les grandes lignes d’une célébration qui parraine environ 250 projets et dont le point d’orgue sera le sommet et le défilé du 14 juillet auquel prendront part les armées africaines.
La célébration du cinquantenaire des indépendances africaines en France : « Nous y sommes », a déclaré Jacques Toubon, secrétaire général du cinquantenaire des indépendances africaines ce jeudi à Paris lors d’une conférence de presse. Une initiative qui se justifie, au niveau des autorités françaises, par « une histoire partagée » dont le cinquantenaire devrait marquer un « tournant » et un « renouveau » dans les relations entre 14 Etats d’Afrique sub-saharienne et la France. « C’est un arrêt sur images, insiste Jacques Toubon, une vision du temps passé » dont le bilan sera nécessairement mitigé. Mais, poursuit l’ancien ministre, on doit « regarder les choses en face » en France, en Afrique et en Europe. Et « c’est ce que le président m’a demandé ». Jacques Toubon a été mandaté par Nicolas Sarkozy en juin 2009 pour assurer la coordination de cette commémoration. Pour accomplir sa mission, le secrétaire général s’est notamment rendu dans 11 des pays concernés.
Quelque 250 cinquante projets ont été estampillés « Cinquantenaire des indépendances africaines ». Organisés ou soutenus, ces évènements et initiatives sont portés, entres autres, par la diaspora africaine ou les représentations françaises dans les pays concernés. L’Etat français y consacre 16,3 millions d’euros. « Il est probable que certains des projets ne se concrétiseront pas et que d’autres se réaliseront au cours de cette année », a précisé Jacques Toubon. Manifestations culturelles ou sportives, colloques, formations, publications et édition de différents supports de communication sont prévus sur l’ensemble du territoire français. A cette occasion, la ville de Bordeaux promet de démontrer «l’étroitesse des liens qui la lient à l’Afrique»
Les médias français et panafricains devraient également prendre une part active dans cette commémoration. La radio panafricaine Africa n°1 consacre ainsi 50 émissions spéciales au cinquantenaire des indépendances à compter du lundi 5 avril et ce jusqu’au 11 juin. De son côté, l’audiovisuel public français tentera de se mettre aux couleurs du continent grâce à des programmes comme la série documentaire intitulée « Afrique(s), une autre histoire du 20e siècle » qui sera diffusée sur France 5.
Un cinquantenaire sous le signe du «renouveau»
Le volet officiel de l’évènement est constitué par le sommet du 13 juillet, qui réunira Nicolas Sarkozy et ses 14 homologues, et le défilé du 14 juillet auquel sont conviées les armées de ces Etats. « Un hommage sera rendu à travers les soldats d’aujourd’hui aux soldats d’hier car jusqu’en 1960, ces derniers appartenaient à l’armée française. C’est un hommage à tous ceux qui ont fait le sacrifice de leur vie pour la liberté. » Le cinquantenaire sera l’occasion d’exprimer la reconnaissance de la France à la Force noire. Interrogée sur la participation de la Côte d’Ivoire et la venue du président ivoirien Laurent Gbagbo, les autorités françaises ont indiqué ce jeudi que les invitations ont été lancées à tous les pays concernés.
En France, le cinquantenaire des indépendances africaines sera incontestablement durant 2010 la vitrine de l’Afrique. L’un de ses objectifs affichés est donc de mieux faire connaître l’histoire souvent ignorée du continent. Selon un sondage, explique Jacques Toubon, « plus de 80% (des Français) souhaitent que les liens entre la France et l’Afrique subsaharienne soient renforcés dans tous les domaines ». Le cinquantenaire permettra ainsi, souligne-t-il, de « regarder l’Afrique dans tous ses aspects et surtout dans ce qu’elle recèle d’espérance ». Pour l’ancien ministre qui croit en « L’Afro-Europe », «la vocation de la France est de favoriser l’émergence dans le nouvel ordre mondial d’un pilier Afrique-Europe indispensable à l’équilibre et à la solidarité entre les Etats et les peuples partout dans le monde ». Car « l’Afrique détiendra les enjeux de l’avenir ».
En attendant, sur le continent, c’est le Sénégal qui ouvrira ce week-end le bal des commémorations du cinquantenaire des indépendances africaines.