Comme annoncé, la France a entamé le retrait de ses troupes du Mali. Une centaine de militaires de l’armée française ont quitté le conflit et sont arrivés lundi à Chypre avant de regagner l’Hexagone. Selon Antoine Glaser, ancien directeur de La Lettre du Continent, il s’agit avant tout d’une manœuvre politique car la France maintient 1 000 hommes sur place capables d’intervenir rapidement, appuyés par une force aérienne. Sans compter les forces françaises présentes dans la région.
Une centaine de militaires français ont quitté le Mali. Ils sont arrivés lundi à Chypre où ils passeront, comme le veut le protocole, trois jours avant de regagner la France. Les autorités françaises sont même en avance sur le calendrier prévu du début de retrait des troupes françaises de la guerre au Mali car le rapatriement était programmé pour la fin du mois d’avril.
Selon le président François Hollande, « il ne devrait plus rester en juillet qu’environ 2 000 militaires français dans le pays, contre 4 000 actuellement », rapporte LeMonde.fr. Et de souligner : « Un début de retrait très politique, pour montrer que la France entend passer au plus vite le relais aux forces africaines pour assurer la sécurité du Mali ».
« Retrait politique, pas militaire »
La guerre continue de faire rage au Mali, en particulier à Tombouctou et à Gao où les attentats terroristes n’y manquent pas. C’est pour cela que la France concentre ses actions sur cette zone, en lançant ce week-end une opération contre les islamistes menée par mille militaires.
Le début de retrait des troupes françaises au Mali semble ainsi symbolique. « La France annonce politiquement qu’elle se retire mais elle va rester militairement dans la région. C’est un retrait progressif : la France laisse 1 000 soldats. Si ce sont des commandos des forces spéciales, c’est déjà énorme. Et, si les capacités aériennes (françaises) demeurent en place, cela augmente davantage la puissance de feu », analyse pour Afrik.com, Antoine Glaser, ancien directeur de La Lettre du Continent. « Le processus de retrait est très organisé, la France ne peut maintenir autant de soldats (4 000 au Mali). En Côte d’Ivoire par exemple, sur les 10 000 soldats des Nations unies, il a suffi de 640 militaires de la force Licorne pour déloger Laurent Gbagbo », ajoute le spécialiste du Mali et de l’Afrique de l’Ouest.
Les autorités françaises attendent le déploiement de la force de maintien de la paix de l’ONU, d’ici l’été, et le passage de relais avec les forces africaines de la Misma (Mission internationale de soutien au Mali) avant l’accélération du retrait des militaires français engagés dans l’opération Serval débutée le 11 janvier.