Dans un nouveau chapitre de la bataille des talents footballistiques entre la France et le Maghreb, deux jeunes joueurs prometteurs ont choisi de représenter les Bleus : Nadir El Jamali de l’AS Saint-Étienne et Ayyoub Bouaddi du LOSC. Ces décisions marquent un coup dur pour la sélection marocaine qui voit échapper deux de ses plus brillants espoirs.
Nadir El Jamali : un revirement significatif
Le parcours de Nadir El Jamali illustre parfaitement la complexité des choix de nationalité sportive. Le milieu de terrain de l’AS Saint-Étienne, né à Paris, avait initialement répondu favorablement à l’appel du Maroc, participant notamment à un stage de préparation avec les U18 marocains à Rabat du 7 au 15 octobre. Pourtant, à peine un mois plus tard, le 8 novembre, il fait partie des 22 joueurs sélectionnés par Landry Chauvin pour rejoindre l’Équipe de France U18, aux côtés de son coéquipier stéphanois Fodé Camara.
Ce changement d’orientation témoigne des interrogations qui peuvent habiter ces jeunes talents binationaux. Régulièrement aligné avec les U19 Nationaux de l’ASSE, El Jamali s’est rapidement imposé comme l’une des révélations de sa génération, sa polyvalence et sa maturité technique attirant l’attention des deux fédérations.
Ayyoub Bouaddi : la pépite lilloise choisit les Bleus
Dans le même temps, Ayyoub Bouaddi, milieu de terrain de 17 ans évoluant à Lille, au LOSC, a également opté pour la France. Le joueur, considéré comme l’un des plus grands espoirs de sa génération, était particulièrement courtisé par la Fédération Royale Marocaine de Football (FRMF).
International marocain U17, Bouaddi s’est forgé une réputation grandissante grâce à ses prestations en Youth League (la Champions League européenne junior) et ses apparitions prometteuses en Ligue 1. Sa vision du jeu et sa technique en font déjà un joueur surveillé par les plus grands clubs européens.
Un enjeu stratégique pour les deux nations
Ces choix s’inscrivent dans un contexte plus large de concurrence entre les fédérations européennes et marocaine pour attirer les jeunes talents binationaux. Depuis la performance exceptionnelle du Maroc lors du Mondial 2022, la FRMF a intensifié ses efforts pour convaincre les joueurs d’origine marocaine évoluant en Europe de rejoindre les Lions de l’Atlas. Cela s’est largement ressenti dans le dernier stage de préparation des U18 en octobre dernier. Une sélection sous la coupe de la légende Noureddine Naybet qui comportait une majorité de binationaux.
Les cas d’El Jamali et Bouaddi démontrent que le maillot bleu conserve un fort pouvoir d’attraction, malgré la montée en puissance du football marocain. Mais il est important de noter que ces décisions ne sont pas définitives tant que les joueurs n’auront pas disputé de match officiel avec l’équipe de France A. L’histoire récente du football international regorge d’exemples de joueurs ayant changé leur choix de sélection nationale, comme Houssem Aouar, passé de la France à l’Algérie.