La France a annulé, ce lundi, la totalité des créances du Sénégal, soit 217 millions d’euros, dans le cadre de l’initiative renforcée sur la dette des pays pauvres très endettés. Après le Japon et les Etats-Unisle, mi novembre, Paris montre l’exemple en allant beaucoup plus loin que les engagements pris en juin 2004 au sein du Club de Paris.
Le Sénégal ne doit plus rien à la France. Paris a effacé l’ensemble des 217 millions d’euros (142,3 milliards de F CFA) de créances du pays à son égard. L’accord a été signé, ce lundi, par François Loos, ministre français délégué au Commerce extérieur et Abdoulaye Diop, le ministre de l’Economie et des Finances du Sénégal. Un geste fort, après celui des Etats-Unis et du Japon mi novembre, qui répond à l’initiative renforcée sur la dette des pays pauvres très endettés (PPTE) et qui dépasse de loin les engagements pris en juin dernier.
Le Club de Paris (groupe informel de gouvernements créanciers des pays industrialisés) plus le Brésil avaient recommandé aux créanciers, le 9 juin dernier, d’alléger la dette du Sénégal à hauteur de 30 millions d’euros. Le pays ayant, grâce à son programme de réformes, réussi à atteindre le point d’achèvement de l’initiative PPTE[[<*>Le Sénégal rejoint ainsi la Bolivie, le Burkina Faso, la Guyane, le Mali, la Mauritanie, le Mozambique, le Nicaragua, le Niger, la Tanzania et l’Ouganda]]. « L’accord franco-sénégalais traduit la volonté d’aller au-delà de ces premiers engagements en accordant, à titre bilatéral et conformément à l’annonce faite par le Président de la République, en janvier 2001 lors du sommet de Yaoundé (Cameroun, ndlr), une annulation de la totalité de la dette commerciale, soit 217 millions d’euros supplémentaires », explique le communiqué du cabinet du ministre délégué au Commerce extérieur.
La France après le Japon et les Etats-Unis
Avant Paris, c’est Tokyo qui avait fait le premier pas, le 17 novembre dernier, en annulant la totalité des 74 millions d’euros de la dette sénégalaise (49 milliards de FCFA). Deux jours plus tard, Washington décide à son tour de faire table rase de l’ensemble des 7, 815 millions de dollars (3,8 milliards de F CFA) des créances sénégalaises. La France a donc suivi, avec un excès de zèle dont les autorités sénégalaises ne sauraient se plaindre.
« Déjà en 1994, la France avait annulé la totalité de la dette contractée au titre de l’aide publique au développement par le Sénégal, soit plus d’un milliard d’euros », ajoute le communiqué du ministère. Bercy souhaite en cela rappeler les liens privilégiés qu’il existe entre les deux pays et revendiquer haut et fort son action en faveur de la réduction de la dette pour soutenir les efforts du pays en matière de développement. Gageons que les autres membres du Club de Paris emboîteront le pas de Paris pour contribuer à retirer cette épine du pied du Sénégal, qui l’empêche depuis trop longtemps de marcher sereinement.